Les FOURCAND d'Haïti: leurs racines médoquines et bordelaises

Andrée-Luce Fourcand

Première partie

L??uvre de chair accomplie initialement par Nicolas FOURCAN [1] et Jeanne SEGUIN [2], son épouse, a façonné un lignage serti à la fois de racines médoquines, bordelaises, dominguoises et haïtiennes. 

       Du haut de l?infiniment grand, logés dans la constellation de la Croix du Sud, le patriarche et sa conjointe, le fils et petit-fils et leur tendre moitié respective, en l?occurrence Pierre et Pétronille CONSTANTIN, Léonard et Marie GUIGNAN, goûtaient avec délectation le succès remporté par Bernard et Guillaume à la «Grande Isle».

Nouvelle adresse : Jérémie à Saint-Domingue

Ces frères de sang, distinctivement quatrième et cinquième fils du couple FOURCAN / GUIGNAN, bordelais de naissance, charpentiers de navires de profession, officiers mariniers, accédèrent  à la position sociale la plus enviée par les colons d?origine modeste : celle d?Habitant «en les Isles et Costes de Saint-Domingue».  Sur la place publique de la ville Jérémie, dans les hauteurs de leurs caféières, dans les documents administratifs, ils étaient salués, désignés sous  le terme révérencieux de Sieur. Leur industrie aidant, la providence veillant, dame fortune influente et le reste confié à l?expression « Au Hasard?. Balthazar! », nos deux compères vécurent pleinement le «american dream » de l?époque. C?était le XVIIIe siècle, au temps des îles à sucre.

 

      Le cénacle FOURCAN (D) et familles alliées virent aussi naître et grandir leur progéniture créole.  Le 14 février 1786, un mardi après-midi, Guillaume FOURCAND [3] et Marianne GOUJON (BOCCALIN)[4] «se prennent pour époux par foy et loy de mariage.», en la présence éthérée de Saint-Valentin, qui, à l?instar du curé Bouzenal, Jean-Baptiste de son prénom, exultait.  C?est que voyez-vous, ces deux brebis vivaient «en société» depuis belle lurette et avaient brodé, entre 1764 et 1779, sept valentins et valentines. Quelques mois après la cérémonie du mariage, un ange gazouillait sous les combles de la grande case. Signe, s?il en était un, que le ciel effaçait le péché de  paillardise. Ce dernier accouchement rendait paritaire les naissances masculines et féminines.

La descendance de Bernard se présente « par la fesse droite et la fesse gauche ».

       Il avait « marabouté » une dame dont nous ne connaissons pas encore l?identité, ni vraiment la couleur de son épiderme. Mais tout porte à croire qu?elle était soit négresse, mulâtresse, quarteronne ou tierceronne. Entre 1765 et 1771, la belle inconnue le gratifia d?un enfant naturel prénommé Pierril.[5]  Ce fils illégitime aux yeux de la société était légitime au c?ur de Bernard. Fils et père entretenaient des liens affectueux et vivaient en bonne intelligence. Sur le plan matériel, tant du vivant qu?au décès de son père, Pierril n?eut jamais à souffrir de ce statut de naissance. Une clause du testament olographe de Bernard se lit ainsi : « pour les peines et soins, je donne à Pierril le tiers des revenus de l?habitation, mon cheval nommé Bride d?Or, une armoire à Célestine, fille de Pierril. »  En tant qu?exécuteur testamentaire, il liquida la succession de feu son père. [6]

       De son mariage avec Marie-Anne LE TACQ, dont il fut le second époux, deux filles s?éveillèrent à la vie.  L?aînée naissait en 1770. 

Saint-Domingue, farouche et enivrante

 

   Quand, vers le milieu du XVIIIe siècle, Bernard et Guillaume arrêtèrent leur projet de s?établir outre-Atlantique, ils savaient qu?ils devraient composer avec le principal trait de caractère de cette contrée : la perpétuelle agitation socio - politique.  Au siècle précédent, à l?île de la Tortue, flibustiers et boucaniers n?obéissaient qu?à la loi de leur horde.  Il a fallu tout le savoir-faire de Bertrand d?Ogeron[7] pour inculquer à ces aventuriers les préceptes d?une vie, dirions-nous aujourd?hui, civique.  Durant les premières décennies du siècle subséquent, la « côte ferme » avait été secouée à intervalles réguliers par différents événements : soulèvements de nègres marrons, complots d?empoisonnement pour éliminer les blancs de la colonie (dès 1726, puis le plus célèbre : l?affaire Makandal en 1757), révoltes blanches contre le despotisme militaire (la plus notoire étant celle de 1768 ? 1769 : rétablissement autoritaire des milices par le gouverneur prince de Rohan ; la plus ancienne remontant à 1670), réclamations récurrentes des colons contre le régime de l?Exclusif, tentatives inlassables de colons planteurs à prôner l?affranchissement et l?autonomie de Saint-Domingue de la Couronne de France. 

 

      Ces faits n?incommodèrent pas outre-mesure Bernard et Guillaume. Ils les percevaient tout au plus comme de simples tracas qui jetaient une légère ombre sur leur ambition. Ils ne se doutaient pas encore que cela rimerait un jour avec fracas!  En 1789 le glas sonnera pour Saint-Domingue.

 

      Durant trente ans, soit de 1759 à 1789, il leur fut loisible de mener à bien leurs différentes entreprises. A partir de la date charnière, il leur restait une dizaine d?années à vivre. Ils furent happés par l?ouragan révolutionnaire. Ils fermèrent alors les yeux sur une image apocalyptique.

Deux révolutions se développaient côte à côte, celle d?origine française et celle qui sourdait lentement sur l?île. Une kyrielle de crises politiques se succédaient en rafales : luttes incessantes entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires, Insurrection générale des esclaves dans la plaine du Nord (1791), reconnaissance des droits civiques de la classe des Affranchis noirs et de couleur (affaire des citoyens du 4 avril 1792), liberté générale accordée aux esclaves (1793), l?occupation britannique de quelques quartiers du territoire, dont entre autres Jérémie (1793 ? 1798, l?Appel aux Anglais). Incendies, pillages des habitations et les batailles par monts et par vaux se comptaient par centaines.

 

      Bref, l?opulente Saint-Domingue,  n?offrait plus qu?un spectacle de désolation. Cette fois-ci, les frères FOURCAND, au vu de cette conjoncture, appréhendèrent fort bien le sort ultérieur qui serait dévolu à cette colonie. Sur un plan plus personnel, quel constat affligeant : le produit de trente ans de labeur soufflé comme un fétu de paille!

 

      Ils avaient bien mérité de la patrie? céleste!  Bernard FOURCAND, né le 21 février 1731, [8] se présenta à Saint-Pierre, en octobre 1800.  Son frère Guillaume, né le 14 mai 1732,[9]  entra dans le profond sommeil en mai 1802.  Ils quittèrent donc leur terre nourricière, leur terre d?affection avec de vives et tenaces inquiétudes. A la vue de ces âmes tourmentées, chargées de soucis terrestres, enrobées d?une fine couche de peau, à l?aura grisâtre, le gardien de l?éden « en vertu des pouvoirs à lui conférés », les invita à effectuer un séjour plus ou moins long dans la chambre de décantation des âmes. Dans cette antichambre du paradis, des thérapeutes ailés, des personnages auréolés s?activaient à purger celles qui avaient péniblement rejoint l?état d?apesanteur. La mise en quarantaine achevée, d?un air serein, ils regagnèrent leur clan.

 

      Il est évident que le patrimoine des FOURCAND subit une perte sèche et nette, sans toutefois les réduire à « marcher une main devant, une main derrière ». Contre vents et marées, le souffle de vie garda sa vigueur, à tel point qu?un loustic y regardant de plus près pourrait s?exclamer : « Hé, hé! L?arbre généalogique prend les formes d?un banian! ».

Pierril, le maillon de la chaîne

La pérennité du patronyme FOURCAND en Haïti revient incontestablement à Pierril, enfant naturel, certes, de sang mêlé, assurément. Et fort heureusement d?ailleurs! Car à partir de 1791 il était de mauvais ton d?avoir le teint blanc! Encore plus en 1804. Selon toute probabilité, Pierril n?aurait pas survécu au Massacre général des Blancs décrété par Jean-Jacques Dessalines, Général en chef de l?armée indigène.

 

      Il épousa en premières noces une dame BETOUZET[10] (famille mulâtresse de Jérémie), d?où Célestine, Léonard, Bernard. De son second mariage avec une dame dont le nom nous demeure énigmatique naquirent trois enfants de sexe masculin : Etienne,[11] Camille, Marcelin. Camille, de son union avec Clarice CLERGEAU, chérit Pierre-Etienne-Léo.[12] Ce dernier, né en 1823 unit sa destinée en 1850 avec Adelice PICARD Ils mirent au monde quatre enfants, dont Alexandre-Duvinston-Camille[13], Dérivaille, Arthur, Clergine.

       Alexandre-Duvinston-Camille[14] et Arthur[15] forment le tronc principal d?une descendance bicéphale qui, d?Haïti s?est étendue aux États-Unis (Miami, Texas, Boston, New York), au Mexique et au Canada (Québec).

      Le monde terrestre se déroba sous les pieds de Pierril le 22 décembre 1841,[16] soit un mercredi. Le dimanche précédent, chevauchant Bride d?Or III, il mit pied, au-devant du jour, dans la grande cour de l?habitation familiale juchée dans les cimes du quartier de la Voldrogue. En décembre 1800, il avait aménagé à l?arrière de la demeure principale un jardin d?agrément en la mémoire de Bernard. Sous le mapou-guinée, était enfouie une cassette contenant quelques objets personnels de son père. Cet arbre était entouré d?abricotiers et de caféiers. Des fougères sauvages tapissaient le sol. Ce matin-là, la nature lui offrit pour une énième fois un mirifique spectacle. La brume blafarde cajolait les abricots et les grappes de fèves rouges de sa douce humidité. Les premiers rayons du soleil se chamaillaient avec elle dans un splendide jeu d?ombre et de lumière. Ébloui, transfiguré même, Pierril tendit ses mains vers les baies prometteuses, les soupesa sensuellement, yeux mi-clos. Il se remémora toutes les histoires que son père lui avait contées. Et soudainement, lui apparut, le spectre de son trisaïeul Nicolas. Lui aussi, homme de la terre, imagina-t-il, avait dû poser ces gestes, près de deux cents ans auparavant, là-bas, au-delà de l?Atlantique, en Médoc.

En Médoc, Listrac

En l?an de grâce, mil six cent quatre vingt sept, au quinzième jour du mois d?avril, en la journée du mardi, Nicolas, après avoir ouï religieusement l?Angélus matinal sonné par la cloche de l?église de Saint-Martin de Listrac, attela deux b?ufs à son chariot et prit la direction du Château de Castelnau-en-Médoc. Tout au long du parcours, il contempla, à sa droite et à sa gauche l?alignement infini des ceps coiffés d?une foliation touffue que léchait la rosée et qu?une fine brise chatouillait. Il tressaillit. Il se frotta vigoureusement les avant-bras et les mains tout en spéculant sur les pièces sonnantes et trébuchantes qui tomberaient dans son escarcelle.  Cet homme, laboureur de métier, propriétaire et locataire de terres, jaugeait d?un ?il averti le rendement potentiel des prochaines vendanges tant en termes de quantité / qualité, coûts de revient, profits dégagés ou du moins déficits contrôlés. Dans le grand livre d?En-Haut, il était inscrit à la colonne des crédits qu?il disposait de vingt quatre autres années pour continuer à faire fructifier ses talents. Que de nombreux matins, en perspective, à se lever dès potron-minet! Pour l?heure, il allait quérir auprès du premier secrétaire du châtelain un parchemin tant escompté.

       Le maître de céans avait apposé son seing à l?esporle[17] consentie par Nicolas FOURCAN. En clair, une esporle ou « accapte » est une redevance seigneuriale minime due par un tenancier de fief. Pour qu?il y ait esporle, il faut qu?un seigneur (en l?occurrence Monseigneur Henry François de Foix de Candale, famille issue des Foix-Bearn qui sont en fait des Grailly, famille du fameux captal de Buch, grand chef de guerre du parti anglo-gascon au XIVe siècle, au temps du Prince Noir et d?une demoiselle de La Pole Suffolk, comtesse de Kendall) donne un fief à un tenancier (en l?occurrence N. FOURCAN).

Ce document de sept pages, à la calligraphie fine et serrée, rédigée d?un seul trait, dépourvu de paragraphes, d?alinéas de signes de ponctuation et  pourvu à profusion de pattes de mouche nous fait perdre, non seulement notre latin, selon la formule consacrée, mais aussi notre français et?notre créole!  Cette écriture à la diable nous prive du plaisir de déterminer avec précision l?emplacement physique de la terre « en tenure ». Nous sommes seulement en mesure de vous révéler les quelques éléments suivants. En 1675, Nicolas habitait au lieu de Soubiran, [Soubeyron], paroisse d?Avensan. En 1687, il agissait de concert avec son épouse  : « ont été présents en leurs personnes nicolas fourcan laboureur procédant tant en son nom que comme mary de jeanne seguin et Eiguilhem fontaneau brassier. » Ils sont : « habitants du village duvignau paroisse de Listrac. » Il est du genre entreprenant et est « possessionné » : « faizant le dit fourcan pour luy et autres consorts [dont Jean Casting]  lesquels de leur bon gres et volontes ont confessé avoir la terre en fief. »

       Pierre, leur fils, âgé de vingt deux ans, applaudissait à l?heureux dénouement. Le 27 mars 1693, Jeanne sera enlevée à l?affection des siens.[18] Avant de partir, le 1er mars 1711,[19] vers la destination finale, Nicolas aura l?opportunité de s?abandonner aux joies d?être grand-père. En effet, entre 1696 et 1704, Pétronille CONSTANTIN, l?épouse de Pierre, mit au monde : Élisabeth,[20] née le 5 mars 1696, dont Nicolas fut le parrain, Léonard, né vers la fin de 1696, début de 1697, Jean baptisé le 12 août 1704[21] et Bernard né vers 1704.[22]

       Le 27 février 1711, Pierre FOURCAN,[23] passa l?arme à gauche. Jean CONSTANTIN,[24] fut chargé de gérer les biens de son neveu. En 1721, Léonard acquit la pleine capacité d?exercer ses droits. Son tuteur lui présenta donc le rapport de gestion, qui selon ses prétentions, reflétaient la véracité comptable, à un denier près.

Bordeaux -Léonard le charpentier et Marie, son épouse

Entre-temps, Léonard s?était installé dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux pour y apprendre le métier de charpentier de navires. Au courant de l?année 1724, il courtisa une jeune fille de quatorze ans sa cadette, répondant au nom de Marie GUIGNAN. Les « concordailles » allèrent bon train, si bien que les deux planifièrent les épousailles. Le 7 janvier 1725, ils se rendirent au cabinet de Me François Brun, notaire à Bordeaux[25] pour officialiser leur promesse de se prendre l?un et l?autre pour mari et femme. La cérémonie du mariage[26] eut lieu le 28 octobre suivant, en l?église Saint-Michel, en présence d?Antoine GUIGNAN, père de la mariée, Christophe BERNEDE, couvreur, Jean GUERIN, cordelier.

       Entre 1727 et 1742, le ventre de Marie s?arrondit dix fois. Accouchements et relevailles se succédèrent à un rythme régulier. Tous les enfants, à savoir huit garçons et deux filles virent la lumière du jour en la paroisse Saint-Michel et tous furent portés sur les fonds baptismaux de l?église Sainte-Croix.

       Au cours de l?année 1731, soucieux d?améliorer le quotidien de sa famille et de créer un revenu d?appoint par l?établissement d?une échoppe de cordage, Léonard décida de se départir de quelques biens immobiliers sis au mayne de Sémeillan, paroisse de Listrac.[27]

       Et le ciel lui tomba sur la tête!

       Un jour de décembre de ladite année, des coups violemment frappés au heurtoir de la porte de sa demeure le tirèrent de la chaleur du lit conjugal.  Au septième coup, il ouvrit.  Son regard rencontra celui d?un huissier;  Après les formalités d?usage, il remit à son interlocuteur un bref d?assignation de la cour civile.  Il avait sous les yeux un avis d?opposition aux ventes récemment conclues.  La partie demanderesse n?était nulle autre que Messire Léonard Antoine d?Essenault, baron d?Issan, Cadillac, marquis de Castelnau en Médoc  et autres lieux, conseiller du roi en la cour et parlement de Bordeaux.

L?interpellé en justice découvrit ainsi la forfaiture de son oncle.  Jean CONSTANTIN, du temps qu?il assumait la tutelle, soit de 1711 à 1721, avait omis de verser les rentes annuelles au dit aristocrate. Par conséquent les biens de Léonard étaient grevés de redevances seigneuriales de toutes sortes.  Il s?en suivit un procès qui perdura jusqu?en 1739.  La cour de dernière instance retint Léonard comme principal débiteur car il avait accepté la reddition des comptes tel que soumis par le beau-frère de son défunt père.  Elle lui enjoignit de respecter intégralement les conditions énumérées dans l?esporle de 1687.  Il devait donc verser dix fois 7 sols, 6 deniers pour la rente en argent, 90 livres pour vin sur pied de vigne, 435 livres pour le vin en tonneau.   Elle lui ordonna de payer toutes les dépenses judiciaires encourues par les deux parties.

       Léonard franchit pour la dernière fois le seuil de son foyer le 11 février 1744.[28]  Il avait vécu 48 ans, soit deux années de plus que son père. Marie lui survécut de 44 ans.  Elle décéda le 15 décembre 1788, paroisse Saint-Michel, rue Nérigean, à l?âge de 78 ans.[29]

       A près de dix-neuf années de vie maritale, Marie âgée alors de 34 ans se retrouvait en charge d?une famille réduite à huit enfants, sept garçons et une fille.[30] André[31], le fils aîné avait 17 ans et Bernard,[32] le tout dernier buvait à la mamelle.  Inutile de préciser que la veuve ne disposait pas de temps pour spéculer sur les motifs de la mort prématurée  de sa douce moitié.  Nous ignorons s?il s?était  formé un conseil de famille au 6 rue Nérigean pour fixer le destin de la veuve et de sa progéniture.  Nous ne savons pas si elle possédait des avoirs en propre. De toute évidence, un autre petit tour aux Archives départementales de la Gironde serait de mise!

       La famille FOURCAND d?Haïti se rattache à la branche de Listrac, une ville située à 40km de Bordeaux.  Certains indices laissent à penser que cette dernière serait issue de celle originaire de la commune de Carcans. Le Médoc est la région qui a vu naître les FOURCAN. Le D qui suit le N correspond tout simplement à une fioriture de la calligraphie d?époque.  

RÉFÉRENCES

Qu?il nous soit permis de rendre hommage à Noé Camille Fourcand, fils, qui fut le premier à s?intéresser à l?histoire familiale. Nous lui devons notre passion pour la généalogie. Notre mentor s?est envolé vers «le pays des sans chapeaux» le 19 mai 2002, à l?âge de 92 ans. Seule, la mort l?a séparé de son Haïti Chérie. Nous n?aurions garde d?oublier d?exprimer une pensée reconnaissante et personnelle envers celles et ceux qui, au fil des années, n?ont eu de cesse d?alimenter notre quête généalogique. Nous citons : Madame Evelyne Picot-Bermond, Madame Florence Caillaud, Monsieur Jean-Claude Ricard,

(tous de Bordeaux), Messieurs Serge Fourcand (de Montréal), Irving Fourcand (de Miami), Jim McLoughlin,  (Texas), un descendant Fourcand par une des petites-filles du couple G. FOURCAND et de Marianne BOCCALIN (GOUJON) et Didier Gilles (d?Haïti).

[1] Registre paroissial de Saint-Martin de Listrac- Mairie de Listrac. Naissances-Mariages-décès 1705-1725 CG1 / 1703-1704-1705-1706-1707. L?acte décès se lit ainsi : « Le 2 Mars 1711 a ésté enterré nicolas fourcan agé de quatre ving ans estant decedé le jour de hyer.» Felloneau curé de listrac.

[2] AD Gironde. 4E 3331. Registre paroissial de Saint-Martin de Listrac,    « Jeanne Séguin femme de Nicolas Fourcan âgée de cinquante huit ans est décédée le vingt septième  mars 1693 et ensevelie le vingt huitième du susd. mois et munie des sacrements par moi». Communication aimable de madame Florence Caillaud,

En guise de preuve d?union de ce couple, la copie d?esporle (une des pièces du sac à procès AD Gironde n° 7429) est on ne peut plus explicite : «Copie d?esporle consentie par Nicolas fourcan laboureur tant en son nom que comme Mary de Jeanne Seguin et Eiguilhem fontanau brassier en faveur de Monseigneur de foix de Candalle duc de Raudan de Candalle pair de France, le 15 avril 1687.». Communication aimable de monsieur Jean-Claude Ricard.

[Le 30 septembre 1998, nous recevions à Montréal, une enveloppe contenant les photocopies de trois documents : Copie de l?esporle, deux pièces de procédure.  Celles du 15 janvier 1737 et du 7 mars 1739 où entre autres choses, la parenté entre Nicolas FOURCAN, Pierre FOURCAN et Léonard FOURCAN est clairement précisée. Léonard a bien deux frères : Jean et Bernard.

[3] Contrat de mariage de Guillaume Fourcand et de Marianne Goujon. Notaire Veyrier.  AFOM. DPPC NOT SDOM (1708).  Années 1782-1786.  Acte de mariage : Etat civil : table décennale ? St-Domingue 1709-1803- 1778-1790-Acte M Fol 7  

[4] Marianne (Marie-Anne) Goujon (Boccalin). Libellé du contrat de mariage : «Demoiselle Marianne fille naturelle de demoiselle Goujon décédée épouse de feu sieur Pierre Aleaume natif de Normandie. La ditte Demoiselle Marianne née le deux août 1746 suivant son extrait de baptême en datte du onze septembre suivant. » Libellé de l?acte de mariage : « demoiselle Marie-Anne Boccalin, domiciliée et résidente en cette ville de Jérémie, fille majeure et naturelle de père sieur Jacques Boccalin et mère Demoiselle Elisabeth Charlotte Gougeon de cette paroisse.» Libellé du testament (27 janvier 1810) :

«je m?appelle Marianne Goujon native de Jérémie quartier de St-Domingue, veuve de Guillaume Fourcant.» Notaire public : Michel de Armas. Nouvelle-Orléans. Elle est décédée dans cette ville, le 29 janvier 1810. Répertoire BMS archidiocèse de la Nouvelle-Orléans, volume 10, 1810-1812, p.208.

[5] Pour déterminer l?année approximative de naissance de Pierril nous mettons en juxtaposition deux actes relevés émanant des Archives Nationales d?Haïti. ? Etat civil - Jérémie- Mariages ? 1825 / «16 septembre 1825, Mariage de Jupiter Aury, habitant à la Guinaudée et de Eulalie Aury, natifs d?Afrique, les Fourcand, amis des mariés sont témoins [aucun lien de parenté] : Pierril FOURCAND, 60 ans, Benjamin Fourcand, 50 ans environ, Étienne Fourcand 20 ans.»

Archives Nationales d?Haïti ? Etat civil - Jérémie- Décès ?-1841 off. Charles Gingin. «par devant Charles Gingin , se présentent les citoyens Etienne Fourcand, juge suppléant au tribunal de Jérémie, et Hernest Dandressol, ils annoncent le décès de Pierril FOURCAND survenu le 22 Décembre 1841,à l'âge de 70 ans.» L'officier et les témoins signent.

[6] Actes légaux de la famille Fourcand - Archives personnelles de Serge Fourcand. 1. Pièce 4[25]

13 Vendémiaire An 9 (1800-1801) (5 octobre 1800) de la République Française. Bordereau donné par Pierril Fourcand comme exécuteur testamentaire de Bernard Fourcand. 2. Pièce 6[26] 20 Vendémiaire An 9 (1800-1801) de la République Française (12 octobre 1800) Rapport de gestion de la succession de Bernard Fourcand par Pierril Fourcand.

[7] Natif de Rochefort-sur-Loire. Gouverneur de 1664 à 1674.

[8] A.M. Bx GG 249 n° 1370. Acte de décès non retracé.

[9] A.M. Bx GG 249.1985. Acte de décès non retracé. Selon les démarches entreprises par Marianne Boccalin, tout indique que Guillaume est décédé au cours du printemps 1802. Actes légaux de la famille Fourcand - Archives personnelles de Serge Fourcand. 1. Pièce [29] 25 Floréal, An 10 (1801-1802) de la République Française (15 mai 1802). Requête judiciaire de Marianne Boccalin, veuve Guillaume Fourcand, concernant le régime matrimonial du couple. 2. Pièce 8 [30] 25 Floréal, An 10 (1801-1802) de la République Française (15 mai 1802) Estimation des biens de veuve FOURCAND sur le canton de la Guinaudée.

[10] Un Germain BÉTOUZET, du quartier du Grand Goâve est inscrit en 1793 sur la liste des Habitants de Saint-Domingue qui, conformément à la loi du mois d?août, relative aux biens que possèdent les émigrés dans les colonies, ont fait passer, avant la loi du 20 décembre, au Ministre de la Marine, leur certificat de résidence, dans le territoire de la République. A Paris, de l?imprimeur patriotique et républicain. Rue St-Honoré, No 355, vis-à-vis de l?Assomption. Document de 37 pages. Production Mormon, Paris 1974- Cote G1. Salle Gagnon. Bibliothèque centrale de Montréal.

[11] Archives Nationales d?Haïti ? Etat civil - Jérémie- Décès ?1845 - 30 octobre. «Jean-Baptiste Villedrouin déclare le décès survenu le 30 octobre 1845 de : Étienne FOURCAND, 38 ans, fils légitime de feu Pierril Fourcand et de son épouse. » Voir renvoi n° 5. [Sans la distraction de l?officier d?état civil, nous aurions pu connaître le nom de l?épouse].

[12] Archives Nationales d?Haïti ? Etat civil - Jérémie- Décès - 1901 / «Témoins : Duvingston Camille FOURCAND et Aristhomène Magloire déclarent le décès de Pierre Etienne Léo FOURCAND, leur père et ami, âgé de 78 ans fils légitime de Camille FOURCAND et de Clarice CLERGEAU.»

[13] Archives Nationales d?Haïti ? Etat civil - Jérémie- Naissances ? 1851 / acte # 19 (déclaration du 16 janvier ) : «Léo FOURCAN et la demoiselle Adélice Picard, majeurs déclarent la naissance survenue le 10 Septembre 1850 à 10hres du matin de Alexandre, issu de leur union naturelle. Les témoins sont : François MAUREAU et Jean PAUL. Le parrain est Alexandre DĒPAS et la marraine Anriette CASIMIR.Signatures : LF MOREAU, Léo FOURCAN, LĒPINE (officier) et J PAUL.»

[14] Archives Nationales d?Haïti ? Etat civil - Jérémie- Mariages - 1889 / Page 69, acte # 35, mercredi le 28 août 1889, «Alexandre Duvinston FOURCAND, né à Jérémie le 10 septembre 1850 [fils légitimé du citoyen Léo FOUCAN artisan, et de Mme née Adélice PICARD, domiciliés à Jérémie]; épouse Marie Madeleine Clorinde DĒVILLE née le 31 août 1863, fille légitimée de Clerville Déville et de Mme née Eloïse Despagne. »

[ax : Euphrozine Austère, cx : Laurevana Nozéa en date du 29 mars 1900].

[15] Archives Nationales d?Haïti ? Etat civil - Jérémie- Décès - en 1913 / «Richelieu Étienne (mécanicien) et Morace Sylla tailleur, déclarent le décès de Joseph Arthur FOURCAND survenu le 16 juin 1914 à 51 ans, arpenteur public, fils légitime des époux Léo FOURCAND, dcds.» Il avait épousé Marie Madeleine Julie EUSTACHE, qui elle décéda le 5 mai 1913. Nous n?avons pas retrouvé l?acte de mariage. A cet effet, nous transcrivons une note rédigée le 22 décembre 2000 par Didier Gilles : «je suis resté le 2 décembre jusqu?à 17 heures aux archives, espérant trouver le mariage de Arthur et de Julia Eustache, et rien, ils se sont mariés entre 1885 et 1886 car les registres de mariages s?arrêtent à 1855. Ensuite on a 1884, 86-87, 88?etc.» Par contre, il a relevé l?acte de naissance de Pierril FOURCAND. Archives Nationales d?Haïti ? Etat civil - Jérémie- Naissances-1890 / Acte 112 / « Arthur FOURCAND, secrétaire au bureau commercial de la ville déclare que le 17 janvier lui est né de son épouse légitime Julia EUSTACHE, Jean Pierril. Les témoins sont Duvingston FOURCAND, charpentier et Aristide AZOR, cordonnier. Le parrain est I CUVIER et la marraine Elia AZOR. »

[16] Archives Nationales d?Haïti ? Etat civil - Jérémie- Décès ?-1841 off. Charles Gingin. «par devant Charles Gingin , se présentent les citoyens Etienne Fourcand, juge suppléant au tribunal de Jérémie, et Hernest Dandressol, ils annoncent le décès de Pierril FOURCAND survenu le 22 Décembre 1841,à l'âge de 70 ans.» L'officier et les témoins signent.

[17] Voir renvoi n° 2. Précision apportée par monsieur Jacques de CAUNA.

[18] Voir renvoi n° 2.

[19] Voir renvoi n° 1.

[20] AD Gironde. 4E 3331. Registre paroissial de Saint-Martin de Listrac. Le vicaire de Listrac, le père Lapie a noté : «Le sixieme du mois de mars de lannee 1696 a esté baptisé élizabet fourcan fille naturelle et légitime de pey fourcan et de peyronne constantin estant née le jour d?hier, a esté parrain nicolas fourcan et marraine elizabeth roux en présence de pey fourcan et de mathieu roux.» Pierre fourcan signe. Communication aimable de madame Florence Caillaud.

[21] Registre paroissial de Saint-Martin de Listrac- Mairie de Listrac. Naissances-Mariages-décès 1705-1725 CG1 / 1703-1704-1705-1706-1707. Le libellé de l?acte est obstrué en plein centre par un sceau administratif rendant approximative la lecture : «Le 12 aout a esté ?..oinisciesme?jean fourcan fils naturel et légitime ?.pey fourcan et de peyronne constantin? le parrain sieur Jean Delille?royal et marraine marie Eyqem.»

[22] A.M. Bx GG 503 no 845. « l?an mil sept cent soixante onze le vingt huit février Bernard fourcand charpentier de vaisseaux époux de jeanne Saugon agé de soixante sept ans est décédé Rue nerigean après avoir reçu les sacrements en présence de Bernard [?] et Raymond Lafitte qui ont déclaré ne scavoir signer.» Communication aimable de madame Evelyne Picot-Bermond.

[23] Registre paroissial de Saint-Martin de Listrac- Mairie de Listrac. Naissances-Mariages-décès 1705-1725 CG1 / 1703-1704-1705-1706-1707. « Le 28 février 1711 a esté enterré dans le cimetière de listrac pierre fourcan agé de quarante six soulaman estant décédé le jour de hyer au village de Semilgan felloneau curé de listrac.»

[24] A.D. Gironde. n° 7429. Une des pièces du sac à procès, datée du 7 mars 1739 où nous retrouvons la mention suivante : «Jean CONSTANTIN laboureur habitant en la paroisse de Soussans.» Communication aimable de monsieur Jean-Claude Ricard.

[25] A.D. Gironde. 3 E 23025. Malheureusement, il a disparu des minutes du notaire. Communication aimable de monsieur Jean-Claude Ricard.

[26] A.M. Bx GG 481 no 1092. «Le 28 octobre 1725 après la cérémonie des fiançailles et les trois publications du futur mariage faites pendant trois dimanches ou festes consécutives entre léonard fourcan charpentier de vaisseau & marie guignan sans opposition leur ay imparti la bénédiction nuptiale en présence dantoine guignan père de l?épouse, christophe bernedé couvreur, Jean Guérin cordier et pierre braupat qui ont déclaré ne scavoir signer.» Communication aimable de madame Evelyne Picot-Bermond.

[27] A.D. Gironde 3 E 20835. Minutes de Me Jean ESCOT, notaire à Castelnau de Médoc- année 1731.

[28] . A.M. Bx GG 489 no 1267. « le deuxième du dit le corps de Léonard fourcand époux de marie guignan agé de quarante huit ans décédé d?hier après avoir recu les sacrements dans la rue des capucins a été enseveli dans l?église en présence de guillaume nerac et de françois bernard qui n?ont sceu signer.» Batanchon, vicaire. Communication aimable de Madame Evelyne Picot-Bermond.

[29] A.M. Bx GG 516 no 652.

[30] En 1730 et en 1742, le couple enterrait Jean, le troisième fils, né le 21 janvier 1730, baptisé le lendemain (A.M; Bx GG 249 n°760) et décédé le 28 du même mois(A.M; Bx GG 482 n° 420) et Rose, la deuxième fille, née le 14 décembre 1735, baptisée le lendemain (A.M. Bx GG 250 n° 1381) et décédée le 9 mai 1742 (A.M.Bx GG 489 n° 598).

[31] Né le 6 mai 1727, baptisé le 7 mai 1727. (A.M. Bx GG 247 n° 1947).

[32] Né et baptisé le 17 juillet 1742. (A.M. Bx GG 253 n° 600).

Note complémentaire

La famille FOURCAND décrite ci-dessus n?a aucun lien avec la famille FOURCAND, originaire du Rouergue dont est issu Emile FOURCAND, maire de Bordeaux en 1870

Andrée-Luce FOURCAND acceptera chaleureusement tout ce qui pourra apporter quelque complément à sa saga familiale.

Crédits

Crédit photographique : Église de Listrac, Moulin à Listrac ? Anne Falligan Devergne

Crédit Illustrations : Histoire d?Haïti (tome 1), Thomas Madiou ? Esclaves et Négriers, Jean Meyer ? Historia Thématique, no 80 Novembre-décembre 2002.

Note de la rédaction

NDLR : Cet article a été publié, en décembre de l?année 2002, dans le Bulletin de liaison du Centre de Généalogie du Sud-Ouest. Une association fondée en 1970 qui a pignon sur rue au 1, Place Bardineau-33000 Bordeaux. Nous remercions madame Monique Lambert, membre du Conseil et du Comité du Bulletin, d?avoir donné son aval à la reproduction de cet article.