Les Nègres d'Haïti dans la guerre  d'Indépendance américaine

Dr Clément Lanier

Saint-Marc, le 25 avril 1933


DEUXIÈME ANNÉE No. 52
PORT-AU-PRINCE, HAÏTI
SAMEDI 1er JUILLET 1933

LE TEMPS

Monsieur Charles MORAVIA Directeur du "TEMPS"

Port-au-Prince

Mon cher Directeur, J'ai reçu votre lettre concernant le travail en préparation de M.Warrington Dawson, attaché spécial à l'ambassade des États-Unis à Paris sur les combattants français dans la guerre de l'Indépendance Américaine et il m'est également parvenu de l'auteur lui-même une demande de renseignements, suscitée à n'en pas douter, par la note du "Temps", et ayant trait aux Nègres d'Haïti qui suivirent l'Amiral Comte Charles d'Estaing à Savannah.

Quelques faits historiques trop négligés ou trop méconnus me paraissent dignes d'être remis en lumière, grâce à votre intervention, pour bien établir le véritable aspect et le grand intérêt du problème envisagé par M. Dawson. LA CAMPAGNE DE GEORGIE DE 1779

LA CAMPAGNE DE GÉORGIE (Siège de Savannah)

Le contingent expéditionnaire

Dans le contingent expéditionnaire parti du Cap-Français le 15 août 1779 pour la Géorgie, sous les ordres du Comte Charles-Henri Théodat d'Estaing, Vice-Amiral de France, Lieutenant Général des Armées Royales, ancien Gouverneur de l'Ile, avec comme Major général le Vicomte François de Fontanges, propriétaire aux Gonaïves, figurait à côté des 700 hommes pris à la Martinique, des 850 pris à la Guadeloupe, des 600 détachés des régiments de Foix et de Hainaut, des 300 des régiments d'Agenais, de Gâtinais,et de Cambresis en garnison dans la grande colonie à sucre, des 50 du régiment d'artillerie, des 300 des régiments du Cap et de Port-au-Prince, des 200 prélevés sur la formation récente des Grenadiers Volontaires de Saint-Domingue, un effectif de 800 fusiliers indigènes appartenant au corps des Chasseurs-Volontaires de Saint-Domingue.

Corps de Chasseurs-Volontaires de Saint-Domingue

Ce corps de Chasseurs-Volontaires de Saint-Domingue institué pour les circonstances de la guerre "en pleine confiance de Sa Majesté pour ses sujets libres, "gens de couleur", par une Ordonnance du 12 mars 1779 du Comte Robert d'Argout, Gouverneur général, sur la base de 10 compagnies de 79 hommes et porté plus tard à 10 compagnies de 103 hommes par une autre Ordonnance du 21 avril, était placé sous le commandement du Marquis de Rouvray, propriétaire au Terrier-Rouge et au Dondon et futur auteur d'un Mémoire sur la création d'un corps de gens de couleur levé à Saint-Domingue en 1779, conservé aux archives du Ministère des colonies à Paris. - Les lieux d'Assemblée des compagnies indigènes des Chasseurs-Volontaires étaient les églises paroissiales des chefs-lieux des 15 quartiers administratifs de Saint-Domingue. Les lieux de réunion générale étaient l'église du Cap-Français, du Port-de-Paix, du Limbé, de Limonade et du FortDauphin, formant la partie nord, et du quartier de Mirebalais dépendant de la partie de l'ouest, - l'église de Saint-Marc pour les compagnies des 4 autres quartiers de Saint-Marc, de Port-au-Prince,de Léogane, de Jacmel, de la partie de l'Ouest, - l'église de Saint-Louis du Sud, pour les compagnies des 5 quartiers de Saint-Louisdu Sud, pour des Cayes du Fond, de Tiburon, de Jérémie et du Petit-Goâve, formant la Partie du Sud. Un dernier lieu de Concentration, - l'église de Saint-Marc, - était encore prévue pour les Compagnies de l'Ouest et du Sud, aux fins de s'en rendre à toute éventualité au Môle Saint-Nicolas.

L'uniforme des Chasseurs-Volontaires

L'uniforme des Chasseurs-Volontaires était habit de drap bleu doublé d'une toile lessivée au quart, collets de drap bleu, parements de drap vert, et petits boutons blancs et poches de travers,épaulettes de drap vert, culotte de toile blanche lessivée, chapeau uni garni d'une plume blanche et jaune, guêtres de toile blanche. L'Ordonnance du 12 mars dont on peut lire le texte, aussi bien que celle du 21 avril, dans les Lois et Constitutions de Saint-Domingue de Moreau de Saint-Méry, de 1783, disait "que l'habillement et l'équipement seront fournis aux dépens du Roi à ceux qui ne seront pas en état de s'en pourvoir, et il en sera tenu compte à ceux qui se présenteront équipés et habillés". Les Chasseurs-Volontaires parurent aux lieux d'Assemblée et de Réunion Générale dans la tenue exigée par l'Ordonnance, et l'intendance militaire dut souligner qu'ils étaient presque tous équipés et habillés à leurs frais personnels.

Les premiers pas du contingent expéditionnaire sur le sol géorgien

Dès les premiers pas du contingent expéditionnaire sur le sol géorgien, le 8 septembre 1779, les Chasseurs-Volontaires de Saint-Domingue furent à l'honneur des opérations d'avant-garde, de reconnaissance et de couverture. Le 24 septembre à l'aube dans le premier engagement qui eut lieu devant Savannah pour défendre les tranchées ouvertes la nuit par le Comte d'Estaing en personne, à la tête de 300 travailleurs du corps de génie du Major Pierre L'Enfant, les Chasseurs-Volontaires de Saint-Domingue, en liaison avec les Grenadiers Volontaires, chargèrent à la baïonnette une colonne britannique assez forte, mais dans leur impétuosité à poursuivre l'ennemi, s'étant trop approchés des ouvrages anglais, perdirent à ce baptême de feu un nombre de 12 officiers et de 88 soldats tués et blessés. Dans la journée du 9 octobre où 3 500 français et 1 500 américains sous le commandement du Général Benjamin Lincoln, marchèrent contre les redoutes de Savannah, tour àtour menés à l'assaut par leur commandant, le marquis de Rouvray et par le Major Général le Vicomte de Fontanges, les Chasseurs-Volontaires de Saint-Domingue, qui étaient le corps le plus compact et le plus homogène de l'Armée des Alliés, se signalèrent par leur intrépidité, leur persistance contre les positions britanniques. Très bien protégées sur toute la ligne d'attaque, par ses ouvrages conjugués, par une force numérique de grande valeur, obéissant au commandement unique du Général Prévost, la ville assiégée de Savannah avait en outre l'avantage d'une pleine connaissance du plan d'offensive franco-américaine que des déserteurs de la milice de Charleston étaient venus révéler au quartier général britannique. Le Comte d'Estaing, grièvement blessé à la jambe droite et au bras gauche ne dut son salut qu'au dévouement de l'enseigne de vaisseau Truguet. Le major général vicomte de Fontanges fut dangereusement atteint à la hanche droite: le commandant en second de la 2ème division du comte irlandais, Arthur de Dillon, le chevalier de Brown tué dès le début de l'action, le commandant en troisième, le baron Stoding, mis hors de combat par une forte contusion; le commandant en second de la 3ème division du vicomte de Noailles, le vicomte Jules Jacques de Béthisy fut atteint par trois coups de feu sans gravité qui l'écartèrent, cependant, du champ de bataille.

Dans les rangs des Américains

Dans les rangs des Américains, le sergent Jasper de la Milice Sud-Carolinienne, fut renversé mortellement sur la rampe d'une redoute avec en main une bannière offerte par les filles Moraves d'un couvent nord-Carolinien, et le brigadier général de la cavalerie, le comte polonais Casimir Pulaski, eut la cuisse percée de part en part par un coup de biscayon dans une troisième charge infructueuse contre la redoute de Springhill. Dans "How the black St-Domingo Legion saved the patriot army at the siege of Savannah in 1779" paru à Washington en 1889, un aumonier militaire, Theophilus Stewart, écrit ces lignes: "As the army began its retreat, Lieutenant Colonel Maitland with the Grenadiers and marines who were incorporated with Grenadiers charged its rear with purpose of accomplishing its annihilation. It was then that occured the most brillant feat of the day and one of the bravest performed by foreign troops in the american cause. The strength of the Legion is given variously from six hundred to over eight hundred men. The Legion met the fierce charge of Maitland and saved the retreating army ".

Bilan des pertes de l'armée alliée

Quel fut le bilan des pertes de l'armée alliée? D'après l'auteur de "How the black" David Ramsay, chirurgien-major américain de la Campagne dans son "History of American Revolution" et Hugh MacCall, officiers des mêmes troupes, dans son "History of Georgia" s'accordent pour évaluer les pertes générales des effectifs d'attaque à 1133 hommes, se décomposant comme suit: Américains 312, Français 821 dont 16 officiers. Un document des Archives Nationales de Paris donne en outre, d'après l'ouvrage du vicomte de Noailles: "Marins et Soldats français dans la Guerre de l'Indépendance Américaine" Paris, 1903, pour le corps expéditionnaire français dans la Guerre de l'Indépendance Américaine, les chiffres que voici: Tués: 16 officiers et 168 soldats; blessés: 47 officiers et 411 soldats. Les Chasseurs-Volontaires indigènes de Saint-Domingue ont certainement une part importante dans le nombre de soldats blessés et tués, exclus qu'ils étaient du rôle d'officiers en raison de leur classe, le privilège de porter l'épée et de commander étant un apanage réservé à la noblesse du royaume. Ils furent ensevelis ceux-là qui furent frappés à mort dans les préparations du 24 septembre et dans la journée du 9 octobre? Le cimetière Israélite situé à quelque distance des tranchées du corps expéditionnaire au voisinage duquel ils arrêtèrent la charge de Maitland, a dû peut-être leur servir de lieu de sépulture durant la trêve de 24 heures que les forces belligérantes se consentirent après la retraite, pour rendre les derniers devoirs aux braves tombés au champ d'honneur.



















Parmi les blessés du corps, on cite un Benoit-Joseph-André Rigaud, des Cayes, âgé de 26 ans, un Pierre Faubert, des Cayes âgé de 27 ans, un Laurent Férou, des Côteaux, âgé de 14 ans, un Guillaume Bleck, de Saint-Louis-du-Sud, âgé de 34 ans, un Gédéon Jourdan, du Petit-Trou de Nippes, âgé de 22 ans, un Louis-Jacques Beauvais, de Port-au-Prince, âgé de 23 ans, un Jean Piverger, d'Aquin, âgé de 31 ans, un Pierre Cangé, du Grand-Goâve, âgé de 31 ans, un Pierre Cangé, un Jean-Pierre Lambert de la Martinique, âgé de 51 ans, résidant à Port-au-Prince, un Pierre Tessier, de Port-au-Prince, âgé de 23 ans, un Césaire Savary, de Saint-Marc, âgé de 23 ans, un Jérôme Thoby, de la Petite-Rivière del'Artibonite, âgé de 26 ans, un Barthélémy-Médor Icard, de la Petite-Rivière de l'Artibonite, âgé de 26 ans, un Christophe Mornet des Gonaïves, âgé de 30 ans, un Jean-Louis Froumentaine, de St-Louis du Nord, âgé de 27 ans, un Jn-Baptiste Chavannes de Sainte-Rose du Nord, âgé de 24 ans, un Martial Besse. du Terrier-Rouge, âgé de 20 ans, un Jean-Louis Vilatte, du Cap, âgé de 26 ans, un Jean-Baptiste Léveillé, du Cap âgé de 28 ans, un Jean-Baptiste Léveillé, un Luc-Vincent Olivier, de Sainte-Rose du Nord, âgé de 26 ans, un Pierre Auba, de Quartier-Morin, âgé de 29 ans, un Pierre Astrel, de Plaisance, âgé de 26 ans, un Jean-Baptiste Mars Belley, du Sénégal, domicilié à Sainte-Rose du Nord, âgé de 33 ans, un Henry Christophe, de la Grenade, domicilié au Cap, âgé de 22 ans. La tâche du sacrifice n'était pas cependant à son terme pour ce corps indigène.

Dans le voyage de retour sur les vaisseaux du comte de Grasse qui appareillèrent dans le soir du 28 octobre pour Saint-Domingue, avec la division du Comte de la Motte-Picquet allant, lui, à la Guadeloupe et à la Martinique, une tempête ayant assailli les deux escadres naviguant en compagnie dans les parages des Lucayes, la flotte britannique en embuscade dans ces Îles, s'abattit sur les voiles en retard et les frégates, l'Alomène, la Blanche et la Fortunée tombèrent entre les mains des Anglais qui emmenèrent les prisonniers sur les pontons de la Jamaïque. Une remarque est ici à faire. D'autres combattants français de cette campagne, gagnés à la mystique de la grande lutte d'émancipation coloniale, se rencontreront plus tard côte à côte avec les anciens Chasseurs-Volontaires de St-Domingue, dans les Troubles révolutionnaires de l'Île pour la liberté et l'Indépendance. Un Ferrand de Baudières, officier des Grenadiers Volontaires de St-Domingue, devenu plus tard juge en la Sénéchaussée et Amirauté du Petit-Goâve, aura la tête tranchée dans la nuit du 16 novembre 1792 par des factieux esclavagistes, pour avoir rédigé une pétition à l'Assemblée provinciale de l'Ouest en faveur des droits civils et politiques des affranchis dont la plupart avaient été ses compagnons d'armes en Géorgie. Un Paul Panayoti marin grec de Salonique engagé dans le régiment de la Guadeloupe pour la campagne de 1779 sous les ordres du chevalier Joseph Xavier de Pultaba, venu plus tard à Saint-Domingue au moment de la Révolution Française prendra une part active à notre guerre de l'Indépendance et mourra le 4 octobre 1843 au grade de Contre-Amiral de la flotte haïtienne à l'âge de 81 ans étant né en 1762.

LA CAMPAGNE DE GEORGIE (1779)

LA CAMPAGNE DE FLORIDE DE 1781

Une autre Campagne devait encore faire appel aux unités indigènes de St-Domingue durant la Révolution Américaine - la campagne de Floride de 1781 effectuée avec l'Espagne, entrée dans la guerre en juillet 1779 comme alliée de la France et des États-Unis. Cette campagne ne fut pas sans intérêt pour la cause américaine car elle enlevait par la victoire des forces franco-espagnoles, une base de ravitaillementaux escadres britanniques, les obligeant même à abandonner le passage de la Péninsule floridienne, si souvent parcouru depuis le début des hostilités, et une base de liaison avec les provinces méridionales replacées sous la domination anglaise, telle que la Géorgie depuis l'échec du 9 octobre 1789, et la Caroline du Sud depuis la capitulation du 12 juin 1780, du général Benjamin de Lincoln à Charleston.

Corps indigène des Chasseurs Royaux de  St-Domingue

Le Corps expéditionnaire de St-Domingue comprenait 732 hommes, appartenant aux régiments du Cap et de Port-au-Prince et 303 hommes appartenant au corps indigène des Chasseurs Royaux de St-Domingue, sous le commandement du Chevalier François de Monteil,chef d'escadre, commandant de la division navale détachée de la flotte du Comte de Guichon, car les troupes coloniales étaient assimilées à l'infanterie de Marine. Les Chasseurs Royaux de St-Domingue, formée par une Ordonnance du 12 mai 1780 du Chevalier Renaud de Villever, gouverneur itinéraire de l'Île à la mort du comte d'Argout, étaient composés de 5 compagnies de 101 hommes recrutés parmi les gens de couleur et les compagnies de milices. De la Havane, la division de St-Domingue, en provenance du Cap-Français,partit le 9 avril 1781 pour les opérations de la Floride occidentale et ce fut une part très importante que cette division navale et les troupes coloniales prirent dans la campagne conte Pensacola. De même que les frégates françaises se signalèrent du commencement à la fin, dans la poursuite des vaisseaux anglais, dans le sondage des passes dangereuses, dans le service d'estafette et de courrier entre la Nouvelle-Orléans et Cuba, dans le bombardement des fortifications britanniques, de même le corps expéditionnaire se fit remarquer au premier rang dans la construction des tranchées, dans le mouvement de reconnaissance et de couverture, dans l'établissement des batteries et la conduite de tir. Dans le duel d'artillerie qui s'ouvrit le 6 mai entre les ouvrages anglais de ligne extérieure et les batteries espagnoles des positions avancées, ce fut au tir des canonniers du corps français du saillant No. 2 que l'armée assiégeante dut ses avantages et ce fut encore au réglage des mêmes artilleurs que, dans la matinée du 8 mai, le quartier général du Maréchal Bernado de Calves dut l'explosion de la Quîn Redoubt qui amena la capitulation du général John Campbell, gouverneur de la place.

De la narration des événements militaires de 1781

Dans le tome 1 de Archivo del General Miranda Viajes, Caracas 1929, on peut lire le Diario de Pensacola rédigé par le Colonel Francisco de Miranda de la Capitainerie générale de Caracas alors commandant du régiment d'Aragon et aide de camp du Maréchal de Cagigal y Monserrat et un journal de la même campagne trouvé dans les papiers d'un officier anglais fait prisonnier à la reddition de la compagnie floridienne. Dans la Louisiana Historical Quaterly for January 1917, organe de la Société du même nom siégeant au Cabildo de la Nouvelle-Orléans, on peut encore lire la traduction anglaise du Diario del Mariscal del campo, Don Bernardo de Calves, pour la campagne de Floride. Un autre document conservé aux Archives Nationales de Paris dans les cartons de Marine B4 184-278, d'après l'ouvrage du Vicomte de Noailles, Marins et Soldats français donne la relation des événements militaires de 1781.

Répercussions de cette campagne 
Francisco de Miranda

Un incident que l'on peut considérer comme la suite de cette Campagne, devait se produire à St-Domingue, au cours de l'été 1782. Dans la ville du Cap et dans les environs du siège de la colonie, s'était transporté le maréchal de Camp Don Bernardo de Calves, nommé Lieutenant-général des armées combinées de France et d'Espagne, pour une expédition contre la Jamaïque et les autres possessions anglaises de la mer des Caraïbes, avec des troupes revenant de Pensacola de Louisianne, au mois de février. Une première expédition venait de s'effectuer avec succès contre Les Lucayes le 8 mai sous les ordres du Maréchal de Camp Don Manuel Cagigal y Monserrat, gouverneur intérimaire de Cuba et créole de La Havane, en liaison avec une escadrille américaine de six brigantins et d'une corvette "La Caroline du Sud", commandée par un corsaire français, Alexandre Guillon de Saint-Marc. Un article de la Gazette Cap-Français du 24 juillet, relatant la conquête de Nassau et des autres Îles de l?archipel , sous la signature de l'Abbé Roland, directeur du Cabinet littéraire de la ville, déplut fort au Maréchal Don Bernardo de Calves qui y vit la main de son aide de camp,le colonel Francisco de Miranda. De vieux antagonismes qui couvaient entre les éléments militaires de la Métropole hispanique et les officiers nés dans ses colonies, se rallumèrent à la faveur de cette relation. Une polémique s'ensuivit qui irrita le quartier général des troupes espagnoles établi au Haut-du-Cap et le 8 août le colonel de Miranda fut arrêté au Cap, d'ordre de son chef, et conduit à bord d'une frégate espagnole qui fit voile le lendemain pour La Havane où l'officier vénézuélien allait être déféré à une Cour Martiale, sous l'accusation d'avoir livré les plans du Castillo del Principe de la capitale cubaine au général anglais John Campbel, ancien gouverneur de Pensacola, lors du passage de novembre 1781. Le serment de travailler désormais à la délivrance du Vénézuéla de la domination espagnole pour tant d'humiliations subies au mépris de tant de services importants rendus, serait venu à Miranda en rade du Cap, en faisant ses adieux aux paysages de St-Domingue.

Le Vaillant, officier  caraquin

Le vaillant, officier caraquin, après avoir visité les États-Unis, l'Angleterre, la Russie, l'Italie et toutes les autres contrées de l'Europe,après avoir pris part à la Révolution française et refusé le gouvernement de Saint-Domingue, devait en 1805 revenir dans l'Île indépendante pour recevoir à Jacmel, de la part des autorités haïtiennes, le plus large accueil, en faveur de son expédition contre la puissance espagnole.

Les récompenses

Un autre fait en manière d'épilogue, de la campagne de Floride,devait encore se produire au Cap-Français, en mai 1783. La nouvelle de la conclusion de la paix entre les puissances belligérantes avait été apportée au Cap le 8 mars, par le prince Guillaume, duc de Lancastre, fils du roi Georges, servant alors comme enseigne sur l'escadre de l'Amiral Hood, croisant dans les parages de Santo Domingo. Dans les premiers jours de Mai, Don Bernado de Calves dont la présence n'était plus nécessaire au Cap voulut, avant de quitter la colonie, donner une preuve de son estime aux Chasseurs Royaux indigènes qui avaient combattu à ses côtés à Pensacola, et ce fut en sa présence, au local de l'ancienne Boucherie de la Ville, au coin de la rue Espagnole où se trouvaient les casernes du corps d'affranchis, que le Marquis de Bellecombe annonça la promotion de Jean-Louis Villate comme sergent de sa compagnie, pour sa conduite dans la campagne de Floride. Le 8 mai, le Maréchal de Camp de Calves, que l'Espagne allait récompenser en lui conférant le titre de comte et en lui offrant la vice-royauté du Mexique, s'embarquait pour la Louisiane avec ses troupes, et, quelque temps après, un avis du gouverneur général de Saint-Domingue faisait savoir que la guerre terminée, le corps des Chasseurs Royaux était licencié.

La notoriété de la campagne de Floride

La campagne de Floride de 1781 est considérée par les historiens américains, par les associations patriotiques et par les pouvoirs publics du territoire de l'Union comme un épisode de grande importance de la Révolution Américaine. La National Society of Sons of the Revolution organisée le 30 août 1889 et incorporée par Acte du Congrès fédéral du 16 mai 1893, la Louisiania Society of Sons of the Revolution, organisée le 16 mai 1894 et incorporé par Acte de la Législature du 16 décembre 1896, la Florida Society of Sons of the Revolution, s'accordent pour admettre que les descendants des combattants de la Louisianne de 1779, de l'Alabama de 1780, des Florides de 1781, sous le maréchal de Calves ont droit à leurs inscriptions parmi les Fils et les Filles de la Révolution.

Un historien néo-orléanais de valeur, Miss Héloïse Cruzat,descendant du lieutenant franco-louisianais de Cruzat, qui fit la guerre sous Calves et mourrut à Pensacola, a judicieusement écrit à l'adresse des "Daughters of the Revolution": time of the struggle of independance, she largely did her share in assisting the Anglo-Americains colonists to frî themselves fight the bondage of England and take place among the self governed nations of the earth ".

Un autre historien néo-orléanais, Charles Robert Churchill,descendant du capitaine Churchill du Connecticut, d'Abraham Groved et de Samuel-Thorn de New-York, du colonel Thomas Hart de Virginie,président de la Louisiana Sons of the Revolution, est l'auteur d'un Tableau d'honneur de Vita et Moribus oF9 se trouvent énumérés tous les officiers et soldats, volontaires ou réguliersde langue française et de langue espagnole qui combattirent de 1779 à 1781, sous les ordres du maréchal de Calves. Le très Révérend Harry Robert Carson, évêque américain de l'Église Épiscopale d'Haïti, est un membre de la Louisiana Society of Sons, pour être un descendant du capitaine Zabulon Petts de Pensylvanie. Les chasseurs Royaux de St-Domingue mêlés à la campagne de Calves héritent, eux-aussi, un souvenir au cartulaire de la reconnaissance américaine.

LES SOURCES D'INFORMATION

Diverses questions se posent à l'évocation de ces faits historiques. Des 1.030 Chasseurs-Volontaires de Saint-Domingue de 1779, quels sont les 800 qui partirent pour la Géorgie, et des 595 Chasseurs Royaux de St-Domingue de 1781, quels sont les 303 qui s'en allèrent en Floride? Des 800 Chasseurs-Volontaires de la première expédition,quels sont ceux qui tombèrent dans les engagements, qui furent faits prisonniers dans les batailles ou qui le furent au cours du voyage de retour par la capture des frégates au passages des Lucayes? Des 303 Chasseurs Royaux de la seconde expédition quels sont également ceux qui périrent dans les opérations de siège et d'offensive ou qui furent encore pris par les Anglais? Les historiens haïtiens qui parlent de ces deux expéditions se sont jusqu'ici contentés de quelques noms sans donner les listes entières que peuvent fournir les états nominatifs déposés aux Archives Ministérielles de France, ou sans consulter les Collections provinciales des Etats-Unis ou les Fonds historiques d'Angleterre.

Des sources haïtiennes

Dans son ouvrage de 1854, Pétion et Haïti, Joseph St-Rémy de Cayes écrit: "On vit à l'arrivée du Comte d'Estaing à Saint-Domingue les hommes de couleur au nombre de 800 offrir à l'expédition de l'Amiral le concours de leur bravoure dans l'émancipation des provinces de la Nouvelle Angleterre. Je cite quelques noms que le lecteur aura l'occasion de rencontrer dans la marche des événements: Rigaud, Beauvais, Lambert, Christophe Mornet, Villate, Bleck, Beauregard, Tourreaux, Féron, Cangé, Chavannes, Martial Besse, Léveillé, Marc Belley, etc...". Dans son manuel d'Histoire d'Haïti à l'usage des écoles, Enélus Robin n'ajoute que le nom de Jourdain à l'énumération précédente. Dans l'Histoire des Affranchis de St-Domingue qui signale en plusieurs fois la campagne de Savannah et la campagne de Pensacola, les mentions relevées dans St-Rémy ne subissent aucune modification et dans les grandes publications de 1847 de Thomas Madiou et de 1855 de Beaubrun Ardouin, il faut se livrer à un véritable butinage pour aboutir aux mêmes résultats obtenus avec la monographie de 1854.

Une notice biographique sur Vincent Ogé, retrouvée dans les travaux inédits d'Alexandre Madiou et publiée dans l'Etan de Port-au-Prince, place le fraternel compagnon de Chavannes, rompu vif le 5 février 1791, parmi les fusiliers indigènes de Géorgie. Dans les papiers du notaire François Lanier dont le père Joseph Rémi Lanier, propriétaire au Bas de l'Artibonite, avait été en 1779 à Savannah dans les rangs des Grenadiers Volontaires, une note brève rappelle qu'au cours de l'audience publique accordée le soir du 8 octobre 1816 par Pétion au Vicomte de Fontanges envoyé par Louis XVIII dans l'intention de gagner le président à l'idée d'un retour à la France, la minute fut réellement troublante lorsque le Commandant haïtien de garde-côtes, Paul Panayoti qui avait fait la campagne, dans le régiment de la Guadeloupe, évoqua l'épisode adroitement écarté de la guerre d'Amérique parmi tant de souvenirs, en recevant la main de l'ancien major de l'expédition qu'accompagnaient M. Esmangart chevalier de Saint-Louis, M. de Laujon et un officier en retraite originaire du Cap, Jules Le Duc ancien Chasseur-Volontaire dans cette même affaire de Géorgie.

Des sources françaises

Des sources officielles existent à l'étranger qui sont en mesure de fournir les états nominatifs de ces deux corps d'affranchis de 1779 et de 1781. L'accès de ces grandes sources d'information n'est pas chose facile sans de puissantes recommandations et sans des frais assez importants, que les disponibilités d'un Office d'État ou de grandes dotations privées permettent seules de réaliser. Les indications relatives au Mémoire sur la Création d'un corps de gens de couleur levé à Saint-Domingue en 1779 du Marquis de Rouvray, relevée dans l'ouvrage de M. Pierre de Vaissière, La société et la vie créole à Saint-Domingue, désignent les cartons XXIV, année 1781 des Archives du Ministère des Colonies, rue Oudinot à Paris. Les indications relatives à la Campagne de Géorgie et à la Campagne de Floride, relevées dans l'ouvrage du Vicomte de Noailles, Marins et soldats français, désignent les cartons de Marine B4142-196 année 1779 pour la première affaire, et les Cartons de Marine B4 184-276 pour la deuxième affaire, aux Archives Nationales de Paris, 60 rue des Francs Bourgeois, et les cartons 47 B - Guerres supplémentaires, année 1779, également pour Savannah, aux Archives Historiques du Ministère de la Guerre, 231 - Boulevard Saint-Germain à Paris. Une publication de M. Victor Adveille, Odyssée d'un Normand à Saint-Domingue au dix-huitième siècle, paru en 1901 et dédiée au général Légitime, signale des manuscrits mis en vente en trois volumes, traitant de l'Administration du Comte d'Ennery et du Comte d'Argout à Saint-Domingue de 1775 à 1780, c'est-à-dire de la période de la guerre d'Amérique. Ces manuscrits ont été depuis recueillis, parait-il, à la Bibliothèque Nationale, 58- rue de Richelieu à Paris, au rayon des nouvelles acquisitions françaises. Les Archives du Ministère de la Marine, 2 rue Royale, contiennent d'autre part dans ses cartons les états de service des Chasseurs-Volontaires et Chasseurs-Royaux qui se battirent sous les bannières royales dans cette guerre d'indépendance. Des recherches du même genre ont toujours été faites, du reste,pour compte de grands établissements ou de grandes administrations


Dans le domaine où s'exercent aujourd'hui les activités de M. Warrington Dawson, des précédents sont là pour bien nous édifier. En 1884, dans le but d'instituer un Recueil officiel de l'Ordre National de Cincinatus, le Département d'Etat de Washingtons adressa au Ministère des Affaires Étrangères de Paris pour avoir des renseignements exacts sur des informations déjà en sa possession, relatives aux nombreux officiers qui avaient eu à recevoir la décoration américaine. Une liste, établie aux archives de la Library of Congress, fournie au Ministère de la Guerre français parle Secrétaire de la Légation des États-Unis, en France, M. Henry Vilbud (?) historien et archéologue de grande réputation, permit à l'Administration du Boulevard St-Germain d'accomplir un travail minutieux. "La plupart des faits, écrit à ce propos le Vicomte de Noailles dans son ouvrage de 1903, la plupart des noms dont quelques uns virent rectifier leur orthographe, furent retournés avec des mentions précises. Pour d'autres, les recherches n'aboutirent à aucun résultat. Ils restèrent tels qu'ils avaient été signalés. Il semble presqu'impossible de retrouver les noms de tous ces braves qui servirent dans l'armée du Congrès ou dans les légions provinciales après l'examen effrayant de longueur de tous les officiers entre 1776 et 1783. Une lacune existerait jusqu'à ces jours car plusieurs gagnèrent l'Amérique sans avoir appartenu à l'armée nationale, ou après en être sortis". En 1903, sur la demande de la "National Society of Sons of the Revolution", le Quai d'Orsay publia aux « Librairies Réunies » Mortenez et Martinez à Paris un ouvrage contenant 50 000 noms de marins et soldats français avec une introduction de M. Henri Mérou, consul de France à Chicago. L'ouvrage porte le titre suivant: "Les combattants français de la guerre américaine 1776-1783, listes établies d'après des documents authentiques déposés aux Archives Nationales et Archives du Ministère des Affaires Étrangères." Ces listes donnent les états des officiers de marine des escadres du Comte d'Estaing, du Comte de Guichon, du Comte de Ternay (armée de Rochambeau) et du Comte de Grasse-Tilly et des officiers de l'armée métropolitaine: Armée de Rochambeau, Régiment d'Agenais, Régiment de Gâtinais, Régiment de Tours, Régiment de Foix (un bataillon), Régiment de Hainaut, Régiment de Dillon (Officiers seulement), Régiment de Walsh (officiers seulement) Régiment d'Aixonne (un bataillon), Régiment de Metz (2e bataillon). Les Régiments coloniaux de la Guadeloupe et de la Martinique, du Cap et de Port-au-Prince, les Grenadiers-Volontaires du Vicomte de Framais, les Chasseurs-Volontaires de Saint-Domingue du Marquis de Rouvray ne sont nullement compris dans cet inventaire de la gloire.

Des avenues tracées
D'une portée plus large, quoique sujet à de plus grandes difficultés, puisqu'il appelle à l'honneur les plus humbles ouvriers de la Liberté Américaine, sans distinction de race, le travail de M. Warrington Dawson mériterait à bon droit que l'initiative officielle haïtienne fit siennes les recherches pour la plus grande lumière sur une participation d'où il y a tant d'enseignements à tirer. D'une pierre, cette initiative officielle haïtienne pourrait abattre plusieurs oiseaux. Les documentations plus haut signalées dans les collections et les bibliothèques françaises pourraient encore êtredemandées sur bien des points à la Library of Congress, Département des Manuscrits qui, depuis des années, fait copier et télégraphier tous les papiers français, sur l'aide de la France à la Révolution Américaine et aux Works Relating to the French Alliance in the American Revolution du même établissement, qui, depuis le relevé de 1907 d'Appleton s'enrichissent de plus en plus de nouvelles acquisitions. Les indications que j'ai signalées dans le travail du Vicomte de Noailles sur les Etats Nominatifs du Corps Expéditionnaire du Comte d'Estaing et du Chevalier de Monteil en 1781 n'ont été désignées comme faisant partie du fonds de la Library of Congress dans une lettre du 7 septembre 1932 de l'American Council of Learned Societies, 907 Fifteen Street, Washington, mais comme constituant sous le contrôle du Dr. Thomas F. Martins un inter-library loan system, exclusivement applicable au territoire fédéral. La Florida State Historical Society, siégeantà la J.B. Stetson University de Deland et dont le secrétaire exécutif, M. James Albert Robertson, résidant à Tacona Park, Maryland, dans une lettre du 12 juillet 1932, a bien voulu me proposer le titre enviable de membre titulaire, dispose de 100 000 documents, copiés aux archives d'Espagne, d'Angleterre, de France, du Mexique et de Cuba avec la Library of Congress. La Gerogia Historical Society dont l'abord n'est pas chose aisée pour les chercheurs isolés et dont une communication Third Report of Daughters of the Revolution paraît des plus instructives en la matière, les Universités de couleur de l'Etat, telles que la University d'Atlanta, la ClarkUniversity de South Atlanta et la Morcer University de Macon, pourraient être utilisées avec avantage dans une démarche officielle en ce qui concerne l'obituaire des Chasseurs-Volontaires dans la cité forestière du Sud. Un de ces chasseurs volontaires de 1779, Adrien Froumentaine, originaire de St-Louis du Nord, émigré à Savannah vers 1809 au cours de la scission survenue à la mort de Dessalines, créa une école pour l'éducation de l'enfance de sa race, qui fonctionna de 1812 à 1822. Des renseignements qu'il ne nous est pas encore permis de vérifier, nous laissent entendre qu'un autre des fusiliers indigènes, Pierre Baptiste, de Léogane, passé aux Etats-Unis à la même époque de notre guerre civile, serait l'aïeul de Alexandre Battist, deputy consul, à la Légation Américaine de Haïti et mort il y a quelques années à Port-au-Prince.

INDEX PARTIEL DES NOMS DE PERSONNES


Recherche : Andrée-Luce Fourcand



Argout (Robert comte d'). Lieutenant au Régiment de Piémont (1734) aide-major (1745), Capitaine (1746), Major des Troupes et milices de l'Ouest et du Sud de Saint-Domingue (1752). Major inspecteur (1753), Commandant de la partie du Sud (1758), Brigadier des armées (1763), Maréchal de camp (1770), Commandant de la partie du Nord (1775), Gouverneur général de la Martinique (1775), puis de St-Domingue (1777). Archives des Colonies E.72 et C9a .

Source : Description topographique, physique, civile politique et historique de la partie française de l'isle de Saint-Domingue. Moreau de Saint-Méry. Tome 3. Paris. Page 1445. Société française d'Histoire d'Outre-Mer, Paris. 1984.
        
Auba. (Ndlr : probablement un descendant de Auba, étienne), Nègre esclave né au quartier Morin en 1683, affranchi pour sa conduite lors de la prise de Carthagène, Capitaine des nègres libres du Fort-Dauphin (1723), mort en 1781.

Source : Description topographique, physique, civile politique et historique de la partie française de l'isle de Saint-Domingue. Moreau de Saint-Méry. Tome 3. Paris. Page 1445. Société française d'Histoire d'Outre-Mer, Paris. 1984.

ASTREL (Pierre). Sans renseignements.

BEAUVAIS( Bauvais) (Louis-Jacques). Homme de couleur. Instituteur avant 1789 Général. à Jacmel, le Bauvais était à la tête de la légion de l'Ouest. Commandant du Mirebalais en 1793. Commandant le Marigot et de Saltrou en 1794. En 1795, il est confirmé dans son grade de général de brigade par le décret du 5 thermidor, an 3 (23 juillet 1795). Le 9 août 1799, il est destitué par Roume, agent du Directoire exécutif. Le 13 septembre de la même année, il quitte Saint-Domingue avec le dessein de se rendre en France pour informer le Directoire de tout ce qui se passe dans la colonie. Bauvais, pour qui, la perspective d'une guerre civile n'enchantait guère, n'atteindra jamais la France. Le bâtiment qui le transporta de Curaçao coula à pic. La mer fut sa dernière demeure.

Source : Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, Index des noms de personnes : p.375. Tome 1 (1492-1799), cité en pages : 102, 104, 105, 108, 112-115, 126, 128, 131, 133, 140, 141, 143, 145, 155, 167, 170, 186, 192, 207, 210, 219, 234-237, 242, 243, 245, 246, 250, 257, 263, 269, 276, 283-285, 291, 296, 298-302, 213, 320, 324, 330-332, 339-341, 345, 356, 357, 361, 367, 393, 395, 422, 423, 429-433, 441, 447, 458-461. Tome 2 (1799-1803), cité en pages : 6-8, 10, 11, 13, 15-19, 21, 37, 76. Tome 3 (1803-1807), cité en pages : 82, 408. Tome 7 (1827-1843), cité en page 114. Tome 8 (1843-1846), cité en page 169

BELLEY (Jean-Baptiste Mars). Ancien esclave, affranchi vers 1758. De Laveaux, il reçoit le commandement des troupes de lignes, en 1793. Le 23 et le 24 septembre (1793) l'assemblée électorale du Cap nomma cinq représentants : Mills, Buissière, Laforest, hommes de couleurs, Dufay, natif de Paris, Garnot, blanc et Mars Belley, citoyen noir d'une grande moralité. Ils étaient chargés de demander à la Convention la confirmation de la liberté générale proclamée par les commissaires civils. En 1795, il siège au Conseil des Cinq Cents. En 1794, devant le Conseil général de la commune, Mars Belley, le député noir, s'écria : « Je fus esclave dans mon enfance. Il y a trente-six que je suis devenu libre par mon industrie; je me suis acheté moi-même. Depuis, dans le cours de ma vie, je me suis senti digne d'être Français. Je n'ai qu'un mot à vous dire : c'est que, c'est le pavillon tricolore qui nous a appelés à la liberté ; c'est sous ses auspices que nous avons recouvré cette liberté, notre patriotisme et le trésor de notre prospérité ; et tant qu'il me restera dans nos veines une goutte de sang, je vous jure, au nom de mes frères, que ce pavillon flottera toujours sur nos rivages et dans nos montagnes.»

Source : Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, Index des noms de personnes : p. 377. Tome 1 (1499-1799), p. 102. Cité en pages : tome 1 : 179, 191, 221, 223, 225, 227, 310. Tome 2 : 176 

BESSE (Martial). Métis, né au Terrier-Rouge, près du Fort-Dauphin, dans la partie du Nord, en 1759, il meurt à Saint-Domingue selon certains, sur ses propriétés de Melun selon d'autres. Fusilier dans le régiment Royal-Auvergne, en 1779, congédié, en 1783, il revient à Saint-Domingue, où il sert dans la milice. Sonthonax en fait un lieutenant-colonel, en 1793, un chef de brigade l'année suivante, et lui confie le commandement en second de l'Ouest qu'il vient de retirer à Monbrun (juin 1794). De retour en France, il débarque à Rochefort en août 1794, et promu général de brigade en avril 1795, avant de repasser à Saint-Domingue, vraisemblablement aux côtés du général agent d'Hédouville. En 1799, l'agent Roume lui confie le commandement d'une expédition pour soulever les Noirs de la Jamaïque, dans laquelle sont impliqués le général métis Antoine Chanlatte et l'adjudant général Devaux. Toussaint Louverture ayant relevé ce projet au gouverneur de la Jamaïque, son allié, l'entreprise avorte, et le chef noir fait condamner Besse à 15 ans de fers. Rentré en France, il revient en 1802, aux côtés de Leclerc qui le renvoie à la fin du mois de juillet, lui reprochant d'avoir parlementé avec les insurgés. Revenu à Haïti il sert Christophe qu'il aidera efficacement dans sa guerre contre le président Pétion.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 459.


BLECK. Famille d'hommes de couleur libres, mulâtres. Plusieurs frères : Pierre-Hyacinthe qui épousa Marie-Jeanne le 19 août 1775, Guillaume qui épousa Anne-Marie-Louise fille de Madeleine, noire libre, le 19 février 1776, Hyacinthe, sellier aux Cayes et entrepreneur de bâtiments, Joseph, tué à l'attaque du camp Mercy le 16 février 1792.

Source : Les Assemblées paroissiales des Cayes à St.Domingue (1774-1793). Françoise Thésée. Les ateliers Fardin. Port-au-Prince. 1982. Notices biographiques, page 182.


CANGÉ (Pierre). S'agit-il du chef de bataillon, puis général CANGÉ ? La narration de Madiou ne permet pas de relier ce CANGÉ, ni à la Campagne de Savannah, ni à la Campagne de Floride. Chef de bande sous Lamour Dérance, Ce CANGÉ a combattu dans les troupes de Rigaud pendant la guerre civile. Il se fait proclamer général en 1802. Il commande le fort Campan, dans les hauteurs de Léogane. Il est parmi les généraux qui signent l'Acte de l'Indépendance d'Haïti en 1804. En 1806, Henry Christophe le fit arrêter et fusiller.

Source : Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, Index des noms de personnes : p. 427 . Tome 2 (1799-1803), Cité en pages : 376, 393, 417, 469, 472, 476, 4580, 486-489. Et tome 3 (1803-1807) . Cité en pages : 9, 12, 18, 21, 40-42, 44-46, 48, 64, 65. 81-83, 90, 91, 94, 106, 109, 146, 150, 151, 155, 162, 187, 217, 240, 241, 250, 273, 320, 464.

CHAVANNES (Jean-Baptiste). Ce Mulâtre libre, originaire de la partie du Nord, avait participé au siège de Savannah pendant la guerre d'indépendance américaine. Il accompagna Vincent Ogé dans sa prise d'armes contre le Cap, par amitié plutôt que par conviction.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 465.

CHRISTOPHE (Henry). Nègre libre, né à la Grenade en 1767, mort au Cap-Haïtien, en 1820. Il participe au siège de Savannah sous les ordres de l'amiral d'Estaing, et, pendant la Révolution, rallie le soulèvement servile. Ce lieutenant de Toussaint, aspire à la succession de l'empereur Dessalines, quand celui-ci est assassiné en 1806. Ayant échoué, face au Mulâtre Pétion, il se proclame roi, en 1811, et règne de manière dictaroriale sur le nord d'Haïti jusqu'au jour où une révolte générale le pousse au suicide.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 465.

CHRISTOPHE ?MORNET(MORNAY). Colonel, commandant militaire noir du Port-au-Prince, sensible à la condamnation qu'Hédouville avait prononcé contre Toussaint, celui-ci le fait arrêter et fusiller aux débuts (tel quel) de la guerre du Sud, en 1799.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 466.


DILLON (Arthur, comte). Né en Irlande en 1750, il fut guillotiné à Paris au mois d'avril 1794. Gouverneur de Tabago en 1786, il est élu député de la Martinique en octobre 1789. Le 4 mars 1791, il soutient Moreau de Saint-Méry contre les représentants des Libres venus à la barre de l'Assemblée nationale, en qui il dénonce des « domestiques stipendiés par l'étranger et stylés par une prétendue société de philanthropes ». Il juge que l'octroi de la citoyenneté aux Libres ne relève que des colonies, à l'exclusion de la métropole, comme le décret du 8 mars 1790 et l'instruction du 28 le stipulent. Mais un an plus tôt,( tel quel) en mars 1790, Dillon était d'un avis contraire, comme Reynaud de Villevert.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 471.

Esmangart. (ESMAGARD). Trois frères, François-Marie-Hyacinthe, Charles- Hyacinthe, Claude Florimond sont propriétaires d'une habitation, sucrerie dite Bagatelle à la place des Cayes, de la sucrerie Rochester et de la caféterie Plaine à Boyer à Torbeck. Charles Hyacinthe eut une fille Geneviève-Mathilde qui épousa un Leroy de Chavigny.

Source : Description topographique, physique, civile politique et historique de la partie française de l'isle de Saint-Domingue. Moreau de Saint-Méry. Tome 3. Paris. Page 1485. Société française d'Histoire d'Outre-Mer, Paris. 1984.

ESTAING (Jean-Baptiste-Charles-Henri-Hector, comte d'). Né à Ravel P.-de-D.) en 1729, colonel d'infanterie, il fait campagne aux Indes et aux Iles de la Sonde (1758). Lieutenant-Général des Armées en 1763. Gouverneur Général de Saint-Domingue (1764-1766). Vice-amiral (1767) prend part à la Guerre d'indépendance américaine, s'empare de Sainte-Lucie et de la Grenade. Rallié à la Révolution, il commande la Garde Nationale de Versailles, de Brest et de Tours, nommé Amiral par la Législative, il est arrêté en 1794 et guillotiné, le 28 avril. Archives Col. C 9a 120, 124, 127, 128, C9b 17 bis.

Source : Description topographique, physique, civile politique et historique de la partie française de l'isle de Saint-Domingue. Moreau de Saint-Méry. Tome 3. Paris. Page 1485. Société française d'Histoire d'Outre-Mer, Paris. 1984.


FAUBERT. Homme de couleur. Lieutenant-colonel. Colonel. Commandant du 2e bataillon de la Légion de l'égalité du Sud. La victoire de Toussaint Louverture qui met un terme à la guerre civile (campagne du Sud, 1799-1800) le contraint à l'exil. Il reviendra en Haïti en 1805. Adjudant-général en 1807. Général de brigade en 1811, Cette promotion lui vient de Rigaud, alors Président de la République du Sud..

Source : Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, Index des noms de personnes : p.393. Tome 1 (1492-1799), cité en pages :81, 192, 264, 266, 382, 422, 427, 428, 437, 446, 448, 450, 451. 459, 464. Tome 2 (1799-1803)., cité en pages : 27, 28, 32, 45-47,49, 53, 75, 420. Tome 3 (1803-1807), cité en pages : 268, 269, 382, 385, 389, 396, 397, 455. Tome 4 (1807-1811), cité en pages : 31, 387. Tome 5 (1811-1818), cité en pages : 33, 48, 61, 62, 89-91, 97, 130.


FEROU (Laurent). Homme de couleur. Commandant sous les Français, le bourg des Côteaux dans l'arrondissement des Cayes. Avant la révolution de 1789, il n'avait été qu'un infatigable chasseur de cochons marrons ou sangliers des Antilles. Ayant choisi de combattre les Français, en 1803, il dirige l'insurrection de la Grand'Anse. Signataire de l'Acte de l'Indépendance. Du sort des ressortissants Français, il est du camp de ceux qui privilégient la solution de la déportation. En mars 1804, son chef hiérarchique ordonna le Massacre général des blancs français. Il obéit. Cependant, il s'entend avec Bazile, Thomas Durocher pour en sauver un grand nombre.

Source : Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, Index des noms de personnes : p.394. Tome 1 (1492-1799), cité en pages : 422. Tome 2 (1799-1803)., cité en pages : 164, 397, 399, 408, 520-525, 527, 529, 536. Tome 3 (1803-1807), cité en pages : 10-13, 15, 17, 29, 27-30, 63, 66, 67, 146, 150-152, 155, 160, 164, 176, 187, 209, 212, 217, 235, 267, 267, 274, 283, 298, 314-317, 333, 345, 366, 371, 374, 376, 399, 400, 440, 445-447, 476, 488.

FERRAND DE BAUDIÈRE. L'ancien sénéchal du Petit-Goave qui, à l'instar de l'abbé d'Osmond au Club Massiac, demandait l'union des Blancs et des Libres, métis et noirs, fut assassiné par les patriotes, ainsi que Sanite Dopson, mulâtre libre, propriétaire, résidant dans le même quartier que le magistrat, Hargous, habitant blanc de la paroisse d'Ouanaminthe, périt dans les mêmes conditions que Ferrand. Toujours en 1789.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 475..

FONTAGES (François vicomte de). Né à Gannat en 1740, il meurt à Montluçon en 1822. Major du régiment du Cap en 1775, major général de troupes de débarquement à Savannah, major général des troupes de Saint-Domingue en 1780, lieutenant-colonel, puis colonel du régiment du Cap, 1784, commandant de la partie du Sud en 1785, maréchal de camp e 1786, il démissionne en avril 1790. Propriétaire d'une Habitation aux Gonaïves, du chef de son épouse, il reçoit le commandement des troupes des Gonaïves en 1791, et signe un concordat avec les Libres. Sa tête est mise à prix à la fin de 1792, aussi passe-t-il dans la partie espagnole, à la fin du mois de mars 1793, et sert dans l'armée espagnole jusqu'à la fin de 1794. Passé en Europe, il reprend du service en Espagne en mai 1795, mais il est fait prisonnier des Français en 1808. En 1811, il demande à servir dans l'armée impériale. Il sera promu lieutenant général en août 1814.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 475..


Froumentaine. Sans renseignements


ICARD (Veuve). Il s'agit d'Anne Royné, veuve Desqueyroux, native de St-Denis de Nantes, qui avait épousé à Léogane le 2 février 1758 Jean-Jacques Hyacinthe Icard, négociant natif de Marseille. Elle avait une fille Marianne-Françoise, baptisée le 30 mars 1761.

Source : Description topographique, physique, civile politique et historique de la partie française de l'isle de Saint-Domingue. Moreau de Saint-Méry. Tome 3. Paris. Page 1500. Société française d'Histoire d'Outre-Mer, Paris. 1984.

JOURDAN (Gédéon). Sans renseignements.

Leveillé (jean-Pierre, Baptiste). Né en Afrique, cet ancien esclave, est mort au Cap en mai 1802. L'un des trois colonels noirs avec Pierrot et Pierre Michel à avoir libéré le gouverneur Laveaux et l'ordonnateur Perroud, lors du « complot » du général métis Villatte (1796). Général de brigade aussitôt après cette action, il quitte l'île avec Hédouville, quand celui-ci est chassé par Toussaint. Revenu à Saint-Domingue avec Leclerc, il meurt trois mois après son retour.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 490.


MAITLAND . (S 'agit-il de Thomas ?). Ce général (1759-1824), qui avait servi dans l'inde contre Haïder-Ali fut le dernier commandant en chef britannique à Saint-Domingue, qu'il évacua, sans être battu, en 1798. Très habilement, il échangea son départ volontaire avec Toussaint contre une alliance avec le chef noir et l'Angleterre, qui ne voulait pas voir la France recouvrer sa colonie, naguère si riche. Par deux conventions secrètes, il reconnaissait, non l'apparition d'un état noir en Amérique, mais l'indépendance de fait des anciens esclaves.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 492.

MIRANDA (Francisco). Général vénézulien . Né à Caracas en 1750. En Espagne, en 1767, il s'engage dans l'armée. Il rejoignit les forces franco-espagnoles qui volait au secours des treize colonies d'Amérique en guerre avec l'Angleterre. Il trouve, en Pétion et Dessalines, un support indéfectible pour briser le joug de l'Espagne en Amérique du Sud. Fait prisonnier en 1812, il est embarqué pour Cadix. Il y décède en 1816.

NOAILLES ( Louis, Marie, vicomte de). Né à Paris en 1756, ce fils du maréchal duc de Mouchy meurt à La Havane en janvier 1804. Mestre de camp en 1779, le beau-frère de La Fayette participe à la campagne d'Amérique. Sous Estaing, il se distingue aux combats de la Grenade et de Savannah, puis passe aux états-Unis dans le corps de Rochambeau. Membre de l'assembée des notables. Député de la noblesse de Nemours aux états généraux, se fait remarquer en votant l'abolition des droits seigneuriaux, président du comité militaire en 1791, maréchal de camp la même année, il démissionne en 1792, après la déroute de Quiévrain due à l'indiscipline des troupes. émigré en Angleterre (1792), passe à Philadelphie (1793), spécule sur les terres d'Asylum, se fait rayer de la liste des émigrés en 1800 et reprend du service à Saint-Domingue , en décembre 1802, comme général de brigade. Commandant du Môle Saint-Nicolas, il dupa les Anglais quand vint le moment de la capitulation. à la faveur de la nuit, il gagne Cuba, cependant certains des navires de son convoi sont capturés. Sur la route de la Havane, il monte à l'abordage d'une corvette anglaise, dont il s'empare, mais succombe à ses blessures quelques jours après.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 497.

OLIVIER (OLLIVIER, Vincent). Nègre libre, ancien esclave du précédent (i.e. Ollivier, Habitant de Ste-Rose, participa à l'expédition de Carthagène, 1697). Avait participé au siège de Carthagène (1697). Capitaine des nègres libres du Cap, puis capitaine général des milices de couleur, il mourut en 1780 à 120 ans. Habitant, propriétaire aux Bois-Blancs, paroisse de Sainte-Rose.

FERRAND DE BAUDIÈRE. L'ancien sénéchal du Petit-Goave qui, à l'instar de l'abbé d'Osmond au Club Massiac, demandait l'union des Blancs et des Libres, métis et noirs, fut assassiné par les patriotes, ainsi que Sanite Dopson, mulâtre libre, propriétaire, résidant dans le même quartier que le magistrat, Hargous, habitant blanc de la paroisse d'Ouanaminthe, périt dans les mêmes conditions que Ferrand. Toujours en 1789.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 475..

FONTAGES (François vicomte de). Né à Gannat en 1740, il meurt à Montluçon en 1822. Major du régiment du Cap en 1775, major général de troupes de débarquement à Savannah, major général des troupes de Saint-Domingue en 1780, lieutenant-colonel, puis colonel du régiment du Cap, 1784, commandant de la partie du Sud en 1785, maréchal de camp e 1786, il démissionne en avril 1790. Propriétaire d'une Habitation aux Gonaïves, du chef de son épouse, il reçoit le commandement des troupes des Gonaïves en 1791, et signe un concordat avec les Libres. Sa tête est mise à prix à la fin de 1792, aussi passe-t-il dans la partie espagnole, à la fin du mois de mars 1793, et sert dans l'armée espagnole jusqu'à la fin de 1794. Passé en Europe, il reprend du service en Espagne en mai 1795, mais il est fait prisonnier des Français en 1808. En 1811, il demande à servir dans l'armée impériale. Il sera promu lieutenant général en août 1814.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 475..


Froumentaine. Sans renseignements


ICARD (Veuve). Il s'agit d'Anne Royné, veuve Desqueyroux, native de St-Denis de Nantes, qui avait épousé à Léogane le 2 février 1758 Jean-Jacques Hyacinthe Icard, négociant natif de Marseille. Elle avait une fille Marianne-Françoise, baptisée le 30 mars 1761.

Source : Description topographique, physique, civile politique et historique de la partie française de l'isle de Saint-Domingue. Moreau de Saint-Méry. Tome 3. Paris. Page 1500. Société française d'Histoire d'Outre-Mer, Paris. 1984.

JOURDAN (Gédéon). Sans renseignements.

Leveillé (jean-Pierre, Baptiste). Né en Afrique, cet ancien esclave, est mort au Cap en mai 1802. L'un des trois colonels noirs avec Pierrot et Pierre Michel à avoir libéré le gouverneur Laveaux et l'ordonnateur Perroud, lors du « complot » du général métis Villatte (1796). Général de brigade aussitôt après cette action, il quitte l'île avec Hédouville, quand celui-ci est chassé par Toussaint. Revenu à Saint-Domingue avec Leclerc, il meurt trois mois après son retour.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 490.


MAITLAND . (S 'agit-il de Thomas ?). Ce général (1759-1824), qui avait servi dans l'inde contre Haïder-Ali fut le dernier commandant en chef britannique à Saint-Domingue, qu'il évacua, sans être battu, en 1798. Très habilement, il échangea son départ volontaire avec Toussaint contre une alliance avec le chef noir et l'Angleterre, qui ne voulait pas voir la France recouvrer sa colonie, naguère si riche. Par deux conventions secrètes, il reconnaissait, non l'apparition d'un état noir en Amérique, mais l'indépendance de fait des anciens esclaves.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 492.

MIRANDA (Francisco). Général vénézulien . Né à Caracas en 1750. En Espagne, en 1767, il s'engage dans l'armée. Il rejoignit les forces franco-espagnoles qui volait au secours des treize colonies d'Amérique en guerre avec l'Angleterre. Il trouve, en Pétion et Dessalines, un support indéfectible pour briser le joug de l'Espagne en Amérique du Sud. Fait prisonnier en 1812, il est embarqué pour Cadix. Il y décède en 1816.

NOAILLES ( Louis, Marie, vicomte de). Né à Paris en 1756, ce fils du maréchal duc de Mouchy meurt à La Havane en janvier 1804. Mestre de camp en 1779, le beau-frère de La Fayette participe à la campagne d'Amérique. Sous Estaing, il se distingue aux combats de la Grenade et de Savannah, puis passe aux états-Unis dans le corps de Rochambeau. Membre de l'assembée des notables. Député de la noblesse de Nemours aux états généraux, se fait remarquer en votant l'abolition des droits seigneuriaux, président du comité militaire en 1791, maréchal de camp la même année, il démissionne en 1792, après la déroute de Quiévrain due à l'indiscipline des troupes. émigré en Angleterre (1792), passe à Philadelphie (1793), spécule sur les terres d'Asylum, se fait rayer de la liste des émigrés en 1800 et reprend du service à Saint-Domingue , en décembre 1802, comme général de brigade. Commandant du Môle Saint-Nicolas, il dupa les Anglais quand vint le moment de la capitulation. à la faveur de la nuit, il gagne Cuba, cependant certains des navires de son convoi sont capturés. Sur la route de la Havane, il monte à l'abordage d'une corvette anglaise, dont il s'empare, mais succombe à ses blessures quelques jours après.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 497.

OLIVIER (OLLIVIER, Vincent). Nègre libre, ancien esclave du précédent (i.e. Ollivier, Habitant de Ste-Rose, participa à l'expédition de Carthagène, 1697). Avait participé au siège de Carthagène (1697). Capitaine des nègres libres du Cap, puis capitaine général des milices de couleur, il mourut en 1780 à 120 ans. Habitant, propriétaire aux Bois-Blancs, paroisse de Sainte-Rose.

Source : Description topographique, physique, civile politique et historique de la partie française de l'isle de Saint-Domingue. Moreau de Saint-Méry. Tome 3. Paris. Page 1531. Société française d'Histoire d'Outre-Mer, Paris. 1984.


PIVERGER (Jean). Un PIVERGER dans Madiou. Homme de couleur. Colonel, officier dans l'armée de Rigaud. Il commande un corps de 300 hommes. Lors d'une bataille impliquant ses soldats et ceux de Jean-Jacques Dessalines, il est fait prisonnier. Il est envoyé en prison à St-Marc. à son retour à Saint-Marc, Dessalines reçoit de Toussaint Louverture de fusiller 600 rigaudins, dont PIVERGER. Année 1800.

Source : Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, Index des noms de personnes : p. 419. Tome 1 (1492-1799), Cité en pages : 422, 437. Tome 2 (1799-1803). Cité en pages 65, 67, 82, 85


Rigaud (André). Né aux Cayes le 17 janvier 1761, il y mourut le 18 septembre 1811. Ce métis libre, qui participa au siège de Savannah pendant la guerre d'indépendance des états-Unis, devient l'un des chefs de sa classe au moment de la Révolution. Lieutenant-colonel en mai 1793, colonel de la légion de l'égalité du sud et, en juillet 1793, commandant intérimaire de la partie méridionale dont il fait une république de métis, qu'il sauve de l'occupation, quant les Anglais envahissent Saint-Domingue, en 1793-1794. Général de brigade en juillet 1795, il s'oppose à la volonté séparatiste de Toussaint Louverture, qui massacrera les troupes et la population sudistes de sang-mêlé au cours de la campagne de 1799-1800. Contraint à la fuite, il reviendra aux côtés de Leclerc qu'il renverra en France, perdant ainsi la confiance des métis. Rigaud s'échappera et débarque à Saint-Domingue, le 19 avril 1810, où il prend la tête d'un état sudiste dans l'île.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 504.

Renseignements supplémentaires : Rigaud est l'aîné d'une famille de cinq enfants dont une fille Angélique et quatre garçons : Augustin, François, Joseph et lui-même. Son père français, huissier de justice, était légalement marié à Rose BOSSY, une guérisseuse sénégalaise. Rigaud a pu faire de bonnes études et apprendre à Bordeaux l'orfèvrerie. Rigaud s'est engagé en 1777, comme fourrier dans le corps des chasseurs volontaires commandé par le comte d'Estaing. Il fut blessé, en 1779, au siège de Savannah et en 1780, à bord du vaisseau l'Annibal, au cours d'un combat naval. De retour au pays, il se reconvertit dans la milice et épousa Marie-Anne VILLENEUVE, qui lui donna en 1784 Louis, son premier enfant. état de service d'André Rigaud. Pièce No 1 du dossier de Rigaud (D.R.) 638 G.B. 2e série. Archives Historiques du ministère français de la Guerre; état-major de l'armée de Terre (S.H.A.T). Les pièces du dossier sont numérotées de 1 à 117.

Source : Article de Claude B. Auguste, « André Rigaud, Leader des Anciens Libres » Revue de la Société haïtienne d'histoire, de géographie et de géologie, 72e année, vol 52, No 187, mars 1996.


ROUVRAY (Laurent, François Le Noir « marquis » de). Né à Boynes en 1733, il meurt à Philadelphie en 1798. Il sert au Canada où il est blessé et obtient un brevet de colonel en 1768 l'année même où il épouse une créole, Rose, Angélique d'Alesso d'éragny, descendante d'un ancien gouverneur général des Iles du Vent. Par la marquise, Le Noir se trouvait l'allié du comte d'Ennery, ancien gouverneur général de Saint-Domingue, que la mort empêchera de briguer un ministère. Pendant la guerre d'Amérique, il prend part au siège de Savannah, à la tête des chasseurs volontaires de couleur ; il est promu maréchal de camp en 1788. Il avait acquis des créanciers des Jésuites, leur sucrerie et leur caféterie. Favorable aux Libres, partisan d'humaniser l'esclavage, il aurait été l'inspirateur des ordonnances libérales du maréchal de Castries de 1784 et 1785. Contre les Amis des Noirs, il publie, aux frais du Club Massiac, De l'état des Nègres. élu député de la partie du Nord et reconnu comme suppléant par l'assemblée nationale, il rentre à Saint-Domingue en 1790. Il commande le cordon de l'Est lors du soulèvement des esclaves du nord. Visiblement, il aspirait à remplacer Blanchelande au gouvernement général. La seconde Assemblée coloniale lui retire sa confiance, à a fin de 1791, lui reprochant d'avoir pris le parti des Libres. Dans une lettre des 6 et 7 décembre 1791, il écrivait à sa fille ; « Nous avions tout contre nous, ma chère enfant : un gouverneur imbécile, sans courage et incapable de suivre de bons conseils, une assemblée de sots ou d'intrigants? » Il revient dans l'île occupée en 1796 ; son fils édouard et lui servent sous les Anglais.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 505.

SAVARY (Césaire ou Sézaire). Métis, maire de Saint-Marc en 1791, il faisait partie de la Confédération de l'Ouest (aux côtés d'Hanus de Jumécourt, de Coustard, de Fontages, de Decoigne, de Roy de Lagrange) qui avait pour objet d' affermir l'union des Blancs et des Libres dont le Port-au-Prince), mené par Caradeux et Borel, ne voulait pas. Comme tous les propriétaires métis, il prend ses distances avec Sonthonax et Polvérel, et, alors qu'il voulait livrer la région de Saint-Marc aux Espagnols, il l'ouvre aux Anglais, en décembre 1793, entraîné par Lapointe, commandant militaire métis de l'Arcahaie. En 1797, il était colonel d'infanterie dans le corps du prince de Galles.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 506.


TESSIER. Capitaine en 1791. Camp de Diègue. Extrait : « Les affranchis s'organisèrent en compagnies et en escadrons. Daguin fut nommé major-général, Pierre Café et Marc Borno commandants ; les principaux capitaines furent Aubrant, Doyon, Tessier, Pétion, Labastille ; Jean-Baptiste Boyer fut nommé porte-étendard. Ils donnèrent la liberté à 300 esclaves noirs et mulätres dont ils formèrent plusieurs compagnies sous la dénomination de Suisses . » Colonel en 1799. Commandant du fort de Bellevue, près de Léogane.

Source : Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, tome 1 (1499-1799), p. 102. Index des noms de personnes : p. 427. Cité en pages : 102, 422, 437, 462, 463.


THOBY. [S'agit-il de Victor ou Thoby jeune (lieutenant). Le 28 mars (1821), un conseil spécial militaire présidé parle général Despoutren Marion, convoqué à Saint-Marc en vertu de l'odre du Président d'Haïti (Jean-Pierre Boyer), d'après la lettre du général Bonnet des 12 et 21 mars, dénonçant les généraux de brigade Victor Thoby et Dossous comme ayant pris part à la conspiration qui eut lieu dans les journées des 23, 24, 25 février, condamna les dits Thoby et Dossous à la peine de mort après avoir entendu les conclusions du colonel Jean-Marie Saladin, juge rapporteur. Ils furent exécutés le lendemain en présence des troupes et d'une affluence considérable de citoyens.

Source : Thomas Madiou, Histoire d'Haïti, tome 6 (1819-1827), p. 185. . Index des noms de personnes : p. 427. Cité en pages : 117, 118, 131, 132, 144, 174-176, 179, 180, 185.


Vilatte ou VILLATTE (Jean-Louis). Né à Saint-Domingue en 1751, il y mourut en mai 1802. Mulâtre libre, engagé comme dragon au régiment de la Reine, en 1768, congédié peu après en raison de son trop jeune âge, grenadier dans la compagnie Bargeton en 1769, congédié pour ancienneté en 1777, il rentre à Saint-Domingue où il s'engage dans les chasseurs volontaires et participe au siège de Savannah pendant la guerre d'Amérique, ainsi qu'au siège de Pensacola. Servant dans les milices, il est nommé capitaine d'une compagnie franche à cheval, par Rochambeau en décembre 1792, lieutenant-colonel de cavalerie par Sonthonax, puis commandant du Cap en 1793, colonel en 1794 par Laveaux. Promu général de brigade en 1795, il tente un coup de force contre le gouverneur de Laveaux et l'ordonnateur Perroud, vraisemblablement en accord avec Pinchinat et Rigaud, dans des conditions troubles, à cette époque postérieure à l'abolition de l'esclavage du 29 août 1793, pendant laquelle les Libres propriétaires se défient des commissaires qui s'allient aux Noirs, surtout Sonthonax et aussi le gouverneur de Laveaux pour écraser les métis. La conjuration de Villatte semble être le résultat des man?uvres calculées de Laveaux et Perroud, associés à Toussaint. Arrêté par la première agence du Directoire (Sonthonax, etc.) et déporté en 1796 en France, où il est emprisonné avant d'être déchargé de toute accusation par arrêté des consuls du 28 mars 1800. Il rentre à Saint-Domingue aux côtés de Leclerc et s'éteint au Cap le 7 mai, trois mois après son arrivée.

Source : La Révolution de Haïti, Général Pamphile de Lacroix. édition présentée et annotée par Pierre Pluchon. Editions Karthala. Paris. 1995. Index biographique, page 513.


ADRESSES DES ARCHIVES

Centre des Archives d'Outre-Mer
(anciennement Archives du Ministère des Colonies.)

29, Ch. Du Moulin Detesta
13090, Aix-en-Provence
France

Téléphone : 04.42.93.38.50
Télécopie : 04.42.93.38.89


CENTRE D'ACCUEIL ET DE RECHERCHES DES ARCHIVES NATIONALES
(anciennement Archives Nationales de Paris)

60, rue des Francs-Bourgeois
75141, Paris
France

Téléphone : 40.27.60.00

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE

Quai François Mauriac
75013, Paris
France

&

58, rue du Richelieu
75084, Paris
France

Teléphone : 47.03.81.26


SERVICE HISTORIQUE DE L'ARMÉE DE TERRE

Vieux-Fort, Château de Vincennes
994304 Vincennes
France

http://perso.infonie.fr/jomave/adgenweb/shat.html
Servivce historique de l'armée de Terre (SHAT)
Château de Vincennes
BP 107
00481 Armées
France


SERVICE HISTORIQUE DE LA MARINE
Pavillon de la Reine, Château de Vincennes
994304 Vincennes
France

http://www.defense.gouv.fr./marine/culture/patrimoi/shm/f_shm9.htm
Service historique de la marine (SHM) château de Vincennes Pavillon de la
Reine
BP 2
00300 Armées
France

Teléphone : # 33 1 43 28 81 50
Télécopie : # 33 1 43 28 31 60

ARCHIVES DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
37, Quai d'Orsay
75007, Paris
France


CENTRE DES ARCHIVES DIPLOMATIQUES DE NANTES
17, rue du Casterneau
44036, Nantes
France


CÉRÉMONIE COMMÉMORATIVE

Message adressé par l'Honorable Secrétaire d'État des États-Unis d'Amérique, M. Cordell Hull, à l'occasion de la célébration du 165ème anniversaire du départ, en 1779, du Corps des Chasseurs Volontaires Haïtiens qui s'en allèrent aider les États- Unis d'Amérique dans leur lutte pour l'Indépendance.

La cérémonie qui se déroule aujourd'hui à Saint-Marc paie une dette longtemps reconnue de gratitude aux volontaires Haïtiens qui vinrent en aide aux États-Unis d'Amérique dans leur lutte pour l'indépendance. En ce moment où Haïti et les États-Unis sont de nouveau partenaires dans une guerre de libération, nous nous rappelons avec fierté cette première preuve du commun amour de la Liberté qui a animé les peuples des deux pays et qui constitue le fondement sur lequel se sont élevées les relations amicales qui existent entre nos deux pays. Nous payons aujourd'hui le tribut au courage et à l'esprit des volontaires de 1779 qui risquèrent leurs vies pour la cause de la liberté dans les Amériques, et nous sommes assuré que leur exemple de dévouement et de sacrifice fraternel aidera à nous guider dans la réalisation de l'idéal d'un monde meilleur et pacifique pour lequel nos pays luttent ensemble.

(S.) CORDELL HULL

Extrait de ?Cahiers d'Haïti » - Avril 1944


























Courtoise: Marcel B. Auguste, Historien



ICI
SE SONT REUNIS
LES CHASSEURS VOLONTAIRES
DE CE PAYS
EN INSTANCE DE DEPART
SOUS LES ORDRES DU COMTE D'ESTAING
POUR LA CAMPAGNE
DE GEORGIE
GUERRE DE L'INDEPENDANCE DES ETATS-UNIS
D'AMERIQUE

OFFERT PAR LE COMITE
DU RAPPROCHEMENT
HAÏTIANO-AMERICAIN

25 AVRIL 1944